Nord-Kivu: Une nouvelle rébellion vient de voir le jour à Nyiragongo, alerte la société civile (Entretien Exclusif)

Nord-Kivu: Une nouvelle rébellion vient de voir le jour à Nyiragongo, alerte la société civile (Entretien Exclusif)
Jean-Claude Mambo Kawaya, président de la société civile de Nyiragongo. LINTERVIEW.CD/Photo Justin KABUMBA

La société civile locale du territoire de Nyiragongo alerte sur la présence d’une nouvelle rébellion dans le territoire de Nyiragongo situé près de Goma au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Cette rébellion dirigée par un fils du terroir et parrainée par certains hommes politiques met mal à l’aise le pauvre citoyen de ce coin, dénonce Jean-Claude Mambo Kawaya.

Dans un entretien exclusif accordé à la rédaction de LINTERVIEW.CD, ce jeudi 3 octobre, Jean-Claude Mambo Kawaya, président de la société civile de Nyiragongo a précisé que cette rébellion bénéficierait l’appui et la protection de certains politiciens qui veulent garder leurs intérêts au détriment de la population qui paye un pot cassé.

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L’INTERVIEW.CD : Monsieur Jean-Claude explique nous d’où vient cette rébellion et qui la dirige ?

Jean-Claude Mambo: c’est un groupe dirigé par un fils du terroir, bien connu, bien identifié, et malheureusement son groupe semble avoir beaucoup d’adhésions de la part des certains jeunes, mais aussi, c’est un groupe qui serait manipulé par certains politiciens du coin”

L’INTERVIEW.CD: Est-ce vrai que ces rebelles opèrent déjà dans votre secteur ?

Jean-Claude Mambo: Il y a un groupe des gens armés et qui fait beaucoup de navettes entre le parc et la chefferie donc ils sont là, ils ne sont pas même inquiétés.

L’INTERVIEW.CD: Donc vous confirmez qu’une nouvelle rébellion est déjà à Nyiragongo, dirigée par un fils du coin et parrainée par certains politiciens ?

Jean-Claude Mambo: Oui, je confirme, parce-que ce sont des cas qui sont fréquents, ils circulent d’ailleurs à partir de 17 heures avec les armes sans inquiétudes. Sans oublier qu’il y a certains politiciens qui cherchent à asseoir leur leadership, mais aussi le manque d’un chef coutumier dans la chefferie, voilà pourquoi nous, nous dénonçons ça.

Vous savez que le chef de l’État est en train de se battre pour qu’il ait la paix, mais malheureusement il y a d’autres gens qui pensent qu’ils sont encore dans le régime passé et pourtant il y a déjà un changement de régime.

LIN: L’armée régulière a annoncé des opérations contre ces groupes rebelles armés, est-ce qu’il y a des avancées quant à ce ?

JCM: Malheureusement il n’y a pas des avancées, ils ont fait la même chose, je crois en 2017 et voici encore en 2019 rien ne change, donc l’armée ne devrait pas rester sur le plan des déclarations, il faut des actes concrets

LIN: Mais le président de la République Félix Tshisekedi a demandé aux groupes armés de déposer les armes, est-ce la naissance d’une autre rébellion ne serait pas à caractère de saboter l’appel du chef de l’État ?

JCM: Moi je ne peux pas dire que c’est cracher sur le message du chef, mais plutôt c’est l’impunité qui se comporte très bien, notamment il fallait que le président de la République puisse commencer par sanctionné tous les acteurs qui ont été impliqués dans les différentes rébellions, mais malheureusement lors de la sortie médiatique du président à New-York, il a dit que ce n’est pas le moment de fouiner dans le passé, une réaction qui n’était pas la bienvenue chez nous, car nous attendons qui’l y ait même des tribunaux du type Katshatsha comme celui du Rwanda, ce qui avait réduit la violence chez nos voisins. Donc il fallait d’abord condamner tous ces acteurs qui ont été impliqués dans des différentes rébellions depuis une vingtaine d’années, voilà ce qui devrait décourager d’autres politiciens qui veulent faire la même chose, nous sommes loin du changement.

LIN: Est-ce que ces rebelles circulent librement dans le territoire ?

JCM: Oui, ils circulent parfois ils viennent prendre un verre, une bière, ils sont souvent en contact avec des gens, ils ne s’inquiètent pas et d’ailleurs dernièrement j’ai même alerté les autorités qu’ils préparaient encore une attaque, au niveau du village Buhene et Turuga, quand ils voulaient attaquer ces deux parties du territoire, heureusement cette fois-là, les autorités ont pris cette menace au sérieux, et ils avaient même déployé urgemment les militaires”

LIN: Vous ne craignez pas, de représailles ?

JCM: Nous vivons par la grâce de Dieu, nous ne craignons rien, car ce que nous faisons, nous essayons de relayer le message du chef de l’État qui appelle les groupes armés à déposer les armes” a conclut, Jean-Claude Mambo Kawaya président de la société civile de Nyiragongo.

Signalons que le territoire de Nyiragongo est voisin du parc national des Virunga, laquelle héberge plusieurs groupes armés locaux et étrangers, comme les rebelles Rwandais de FDLR présent sur le sol congolais depuis 1994.

Nyiragongo et Goma font souvent face à des incursions d’hommes armés qui coûtent des vies humaines au pauvre citoyen. Les autorités congolaises tentent de ramener la paix, mais succès.

Au mois d’avril dernier, l’actuel président de la République Felix Tshisekedi juste quelques mois après son élection , avait promis le retour de la paix et la sécurité dans l’est de la RDC, mais la population ne voit toujours rien venir.


Justin KABUMBA.