Nord-Kivu : Le calvaire des populations victimes de conflits armés et la réponse du CICR
Depuis plus d’une décennie, l’Est de la République Démocratique du Congo, en particulier les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, est en proie à des groupes armés. L’intensification de ces violences a entraîné la mort de nombreux citoyens, forçant d’autres à se déplacer vers des zones considérées comme plus sûres. Ce phénomène entraîne également une rupture des liens familiaux, avec les enfants particulièrement vulnérables.
La coordination de la société civile du territoire de Beni dans le Nord-Kivu révèle que plus de 6 000 personnes ont été tuées et 3 000 sont portées disparues dans la région de Beni seulement. Plus de 20 000 ménages ont également été forcés d’abandonner leurs domiciles et leurs terres agricoles.
Selon des témoignages recueillis, les personnes portées disparues sont soit enlevées et enrôlées de force dans les groupes armés, soit soumises à des travaux forcés par leurs ravisseurs, y compris le transport de butin de guerre et l’exploitation sexuelle. D’autres ont tout simplement perdu contact avec leurs proches.
“Malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires en matière de sécurité, la situation ne s’est pas améliorée dans la région”, déplore Kakule Kirimba Richad, premier vice-président de la société civile du territoire de Beni.
La réponse du Comité International de la Croix-Rouge au Nord-Kivu
Face à cette crise humanitaire, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), en collaboration avec la Croix-Rouge du Congo, mène des actions pour atténuer la souffrance de la population. Le CICR œuvre notamment à la restauration des liens familiaux pour les personnes séparées de leurs familles en raison de conflits ou de catastrophes naturelles.
Au premier semestre de 2023, le CICR a ainsi réunifié 108 enfants avec leurs familles dans divers territoires du Nord-Kivu et a organisé environ 82 639 appels gratuits pour les familles séparées.
Jessica van der Straten, Coordinatrice Protection adjointe pour le Nord-Kivu, précise que bien que le CICR propose un service humanitaire “gratuit”, il ne s’occupe pas des disparitions liées à des actes criminels.
D’autres organisations, comme l’UNICEF, collaborent avec le CICR dans la réunification des familles. Le CICR mène également des projets de forage d’eau, fournit de l’assistance alimentaire et financière, et offre des soins médicaux aux blessés et aux victimes de violences sexuelles.
Malgré ces efforts, les organisations de défense des droits humains estiment que plus d’un million de personnes dans la province du Nord-Kivu ont encore besoin d’une assistance multisectorielle.
“La solution la plus durable serait la restauration de l’autorité de l’État dans les zones contrôlées par des groupes armés”, concluent les activistes des droits de l’homme.
— Milan Kayenga, depuis Beni
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