RDC : Violence croissante exacerbant les besoins humanitaires, alerte l’ONU
(Kinshasa, 19 juin 2023) – Devant une escalade dramatique de la violence et une crise humanitaire croissante dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), les dirigeants mondiaux de l’aide humanitaire ont annoncé une accélération immédiate des efforts humanitaires. Cette initiative vise à atténuer la faim galopante, protéger les groupes vulnérables et contrer les flambées de maladies dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Le dernier épisode de violence a vu près de cinquante individus, y compris de nombreuses femmes et enfants, sauvagement assassinés dans le camp pour personnes déplacées de Lala, situé en Ituri, la semaine dernière. Ce massacre a provoqué une nouvelle vague de déplacements. Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire en RDC, a qualifié la brutalité des groupes armés envers les populations locales et l’ampleur de leurs besoins humanitaires d'”inédites”.
Dans le cadre de l’urgence, l’appel est lancé aux agences humanitaires des Nations Unies et aux partenaires des ONG internationales en RDC pour mobiliser des ressources supplémentaires et renforcer les opérations d’aide sur le terrain. Par ailleurs, un appel pressant est adressé à tous les groupes armés actifs dans la région pour qu’ils mettent fin aux attaques contre les civils et les structures civiles.
L’insécurité alimentaire et la malnutrition sont en hausse constante dans l’est du pays, alimentées par un cocktail dévastateur de violences, de catastrophes naturelles, de pauvreté endémique et de manque d’accès aux services essentiels. Par peur des attaques, de nombreuses communautés rurales sont contraintes de délaisser leurs champs. A titre d’illustration, l’Ituri a connu une baisse de 25% de sa production alimentaire l’année dernière.
Depuis mars 2022, le nombre de déplacés dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri a atteint 2,8 millions. La RDC abrite désormais 6,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, un chiffre qui est le plus élevé de toute l’Afrique.
La violence basée sur le genre est également préoccupante, avec plus de 31 000 incidents rapportés au cours du premier trimestre 2023. Les chiffres réels pourraient être bien plus élevés en raison du non-signalement courant de ces violences.
Cependant, le financement de ces efforts humanitaires reste insuffisant. Avec un besoin de 2,25 milliards de dollars pour soutenir dix millions de personnes cette année, le plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à 28% à la date du 19 juin.
Bruno Lemarquis a fait un appel pressant aux donateurs, tout en soulignant que l’aide humanitaire n’est qu’une solution temporaire. “En plus de l’aide humanitaire, nous devons intensifier nos efforts et investir davantage dans les programmes de relèvement précoce et de développement d’urgence pour aider les communs;
Rédaction L’INTERVIEW.CD
