RDC: Martin KABUYA déplore l’impaiement des gouverneurs de provinces par le Gouvernement central

Evoquant les réalités du Kasaï Central, le Gouverneur de cette province dit qu’il est devenu un véritable havre de pauvreté où l’on ne trouve pas de routes, d’électricité, d’eau potable ni les infrastructures communautaires de base

Les exécutifs provinciaux sont impayés depuis plusieurs mois et les gouverneurs de province ont toutes les peines du monde pour piloter avec succès les plans de développement en faveur de leurs populations respectives.

Ce n’est pas moi qui le dis. Cette déclaration émane du gouverneur du Kasaï-central, Martin Kabuya qui l’a faite le week-end dernier à l’issue d’un diner de travail organisé par le Fonds national à Béatrice- hôtel.

Le gouvernement central devrait jouer son rôle en payant les gouverneurs et tous ceux qui œuvrent dans différents exécutifs provinciaux de notre pays.

Même la bible déclare que l’homme devra vivre de la sueur de son front. Il est inconcevable qu’il fasse travailler les gens sans salaire et attendre par la suite un résultat.

Les provinces issues de l’espace Kasaï a-t-il dit, sont devenues des véritables havres de pauvreté. Où l’on ne trouve pas de route viable, et les populations, vivent sans énergie électrique ni eau potable et souffrent de l’absence d’infrastructures communautaires de base et d’entreprises. Elles sont confrontées en plus par des érosions et autres maladies évitables.

Il y a des gens qui font de centaines de kilomètres à vélo ou à pieds pour aller chercher des maïs. Alors qu’il y a quelques années, cette région était le grenier du grand Katanga.

L’espace Kasaï a besoin de plus d’investissements pour mettre la population au travail. Voilà pourquoi il demande aux institutions Financières Internationales de ne pas seulement privilégier l’Ouest, le Sud et ’Est de la RDC. Elles doivent aussi penser investir au centre du pays qui a grandement besoin de leur apport.

Pourquoi trop de motions de défiance en provinces ?

Pourquoi les députés provinciaux cherchent-ils ce dernier temps à démettre les gouverneurs de leurs provinces par des motions de défiance ?

Martin KABUYA très serein dit que le gouvernement central devrait d’abord commencer par payer les parlementaires au niveau des provinces.

Deuxièmement, il faudra savoir que les provinces disposent d’un certain nombre de moyens de contrôle de l’exécutif au niveau des provinces. Et c’est l’Assemblée Provinciale qui est appelée à jouer ce rôle. Mais il se fait que nos députés provinciaux agissent par amateurisme ou ignorance. il pense aussi qu’il faut expliquer ce comportement par la douleur d’enfantement de la démocratie. Nous sommes au stade d’apprentissage où le tâtonnement est inévitable.

«Mais je crois d’autre part qu’il est indispensable de renforcer les capacités de nos députés provinciaux pour asseoir la stabilité et un meilleur fonctionnement des institutions provinciales.

Les députés au niveau des provinces devraient absolument maîtriser les rudiments de réalités parlementaires et comprendre qu’il y a des étapes si l’on veut démettre les responsables de l’exécutif provincial. Il y a des questions d’actualité, des motions d’information, des motions de procédure, des questions orales ou écrites avec ou sans débat avant de proposer une motion de censure.

La motion de défiance est une sanction. Comment dans le cas de nos provinces, peut-on sanctionner un Gouverneur sans l’avoir entendu au préalable ? Cela résulte d’une simple logique.

Tandis que chez nous, les Députés provinciaux commencent par des motions de censure avant toute autre démarche alors que c’est par là qu’il faut chuter après avoir traversé toutes les étapes.

Evidemment certains compatriotes pratiquent la politique de « Otes-toi de là que je m’y mette ».. Mais ils oublient que toute autorité vient de Dieu.

Moi en tant que Chrétien, je sais que mon élévation n’est pas le fait des hommes mais de Dieu lui-même qui a utilisé nos Députés Provinciaux pour me hisser là où je suis. Si certains députés veulent devenir Gouverneur, c’est de leur droit, mais ils ne doivent pas l’obtenir à n’importe quel prix en usant de manœuvres sordides que n’autorise pas la vraie démocratie.

Jean-Pierre SEKE