La Dette Publique de la RDC Escalade à 10 Milliards USD en Cinq Ans

La Dette Publique de la RDC Escalade à 10 Milliards USD en Cinq Ans

La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une montée préoccupante de sa dette publique, qui a franchi le seuil des 10 milliards de dollars américains au cours des cinq dernières années, selon des informations provenant de la Direction générale de la dette publique (DGDP). En 2010, grâce à l’initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), la RDC avait réussi à réduire significativement sa dette de 14 à 3 milliards de dollars, une somme qui est restée stable jusqu’en 2019. Toutefois, une accélération de l’endettement a été constatée à partir de cette année-là, avec une augmentation de 7 milliards de dollars entre 2019 et 2024.

Des projections de la DGDP anticipent que si cette tendance se poursuit, la dette du pays pourrait excéder les 15 milliards de dollars dans les cinq prochaines années. La répartition de la dette actuelle se divise entre 41% pour la dette intérieure et 59% pour la dette extérieure, cette dernière étant principalement contractée auprès d’institutions financières internationales telles que la Banque mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI), et la Banque africaine de développement (BAD).

L’augmentation récente de la dette est attribuée aux dépenses gouvernementales qui ont surpassé les recettes publiques depuis 2019. Parmi les causes principales, le financement de la gratuité de l’enseignement primaire a joué un rôle important, représentant une large part des 6 milliards de dollars de dette extérieure. La dette intérieure, s’élevant à plus de 4 milliards de dollars, comprend quant à elle des dépenses financées par l’émission de bons du Trésor et d’arriérés budgétaires accumulés par l’administration centrale.

Cette escalade de l’endettement marque une inversion par rapport à la période suivant 2010, lorsque la dette du pays avait été considérablement réduite grâce à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE. Les autorités de la RDC et les observateurs économiques restent vigilants face à cette situation financière qui, sans contrôle, pourrait compromettre la stabilité économique du pays à moyen et long terme.

Zola NKOSI/L’INTERVIEW.CD