Politique : le FCC rongé par la guerre de positionnement

Politique : le FCC rongé par la guerre de positionnement
Bahati et les membres de lAfdc

L’AFDC-A, qui constitue la deuxième force au sein de cette méga plate-forme, menace d’avoir son candidat président du Sénat et risque d’être la première puissance interne qui quittera ce navire.

Pendant que le Front commun pour le Congo (FCC) cette méga-plate-forme politique que dirige l’ancien président de la République, Joseph Kabila, veut jouer sa dernière carte au niveau national, il semble être secoué par un vent qui risque de faire éclater cette coquille. L’Alliance des forces démocratiques du Congo (ADFC), conduite par Modeste Bahati, risque d’être la première force interne de cette méga-plate-forme politique, à défection. « L’AFDC estime que s’il y aura un autre candidat président du Sénat qui sortirait en dehors du Conseil politique du FCC, elle aura son propre candidat président du Sénat et nous sommes sûrs que nous allons remporter », avait prévenu un cadre de ce regroupement, Philippe Udji, sur Top Congo FM.

Tout en dénonçant une approche discriminatoire qui a pris corps dans cette plate-forme politique, ce cadre de l’AFDC fustige certaines «démarches entamées par les sociétaires du FCC qui s’écartent de la charte constitutive» de la plate-forme politique.

Le ver est dans le haricot

Depuis sa création, le FCC a toujours été secoué par «des guerres intestines». Pour beaucoup, ce sont ces guerres qui ont été à la base du débâcle du dauphin de l’autorité morale de ce regroupement à la présidentielle du 30 décembre 2018.

Actuellement, alors que cette plate-forme a perdu la présidence de la République et que son autorité morale ne peut prétendre à diriger l’une des institutions du pays, c’est la lutte pour le positionnement de ses membres qui risque de faire éclater cette coquille. Et ici, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) est accusé de «gloutonnerie». Dans une déclaration lue après une réunion tenue le samedi 27 avril à Kinshasa, les quatre fédérations de l’AFDC et alliés ont qualifié d’«inacceptables», les ambitions du PPRD, de gérer toutes les institutions au détriment des autres forces politiques au sein du FCC. Il est inacceptable, ont-elles dit, que le PPRD ait l’ambition de vouloir gérer toutes les institutions de la République, en s’appuyant sur la majorité parlementaire issue des efforts conjugués de tous les alliés qui composent le FCC. « Cela est perçu par la base de l’AFDC-A comme une provocation et une insulte à l’égard de notre regroupement et son autorité morale », ont déclaré ces fédérations de l’AFDC, qui ont dit ne plus entendre se faire rouler dans le partage des responsabilités, comme ce fut le cas par le passé au sein de la majorité présidentielle, en prévenant sur des conséquences graves qui pouvaient s’ensuivre.

Pour y remédier, le regroupement politique conduit par Bahati Lukwebo a sollicité « le pilotage du Sénat et demande à l’autorité morale du FCC de jouer son rôle d’arbitre, au nom du principe du poids politique afin de garantir la paix au sein de cette plate-forme politique». Au cas contraire, avait prévenu ce cadre de l’AFDC sur les antennes de Top Congo FM, «le FCC et son autorité morale balisent le lit de contestations».

Dans cette exigence, un autre cadre et co-fondateur de l’AFDC, Roger Balindamwami, rappele qu’avec ses soixante-dix députés provinciaux, quarante députés nationaux, deux gouverneurs élus, sept vice-gouverneurs et douze sénateurs, l’AFDC et Alliés constituent la deuxième force politique au sein du FCC et mériterait, de ce fait, des égards des autres partenaires.

Lucien Masidi