Musique : la chanson « Misu na Misu » du chanteur Robinio interdite de diffusion
La Commission de censure reproche à ce jeune musicien congolais, l’atteinte aux bonnes mœurs ou la dépravation des mœurs, en présentant une autre œuvre que celle autorisé et validée par ladite commission.
Le président de la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles (CNCCS), le Procureur général Bernardin Mayindombe, vient de d’interdire la présentation et la diffusion, dans les médias audiovisuels sur toute l’étendue de la RDC, de la chanson «Misu na Misu» de l’artiste musicien Robinio Mundibu, qui a été lancée au public le 1er juin 2019 et dont la version publique serait truffée de paroles et d’images obscènes touchant aux mœurs de la société congolaise. La même décision annoncée dans une lettre signée le 22 juin 2019 frappe également sa danse «Okomata ngai, Kotisa Bimisa…». Il appelle également, par la même occasion, les directeurs des chaînes de télévision et des stations radios émettant en RDC ainsi que la Police nationale congolaise à mettre en exécution cette décision.
La CNCCS, indique-t-on, reproche à cet artiste, de «profiter de l’autorisation lui accordée par cette structure, pour favoriser la dépravation des mœurs, en présentant une autre œuvre que celle autorisé et validée par ladite commission». Dans cette décision, le Procureur Mayindombe interdit la diffusion même du support qui a été autorisé par la CNCCS sur toutes les chaines de télévision et radios ainsi que dans les bars, terrasses et autres lieux publics.
Une action judiciaire contre le musicien incriminé
Le Procureur général a, par ailleurs, instruit l’ouverture d’un dossier judiciaire contre l’auteur de la chanson «Misu na Misu». Selon des sources judiciaires, cet artiste musicien risque jusqu’à un an d’emprisonnement.
Il est rappelé que certaines autres musiciens de la vieille génération avaient également fait la prison pour leurs œuvres qui avaient, à l’époque, choqué les mœurs. C’est fut les cas de Luambo Makiadi, avec la chanson Heleni, de Koffi et Nyoka Longo dans la danse «Etutana yango na yango» en 1993.
On note qu’avant cette décision, le musicien Robinio Mundibu avait été convoqué par cette commission, pour l’entendre, tenant compte du principe du contradictoire, afin de lui permettre de présenter les moyens de sa défense.
Lucien Masidi