Musique : Koffi Olomidé refusé d’entrer en Afrique du Sud
Le pays de Nelson Mandela lui reproche le viol et le mauvais traitement infligé à ses danseuses.
Cette décision des autorités sud-africaines bloque la star congolaise, qui ne pourrait plus faire le déplacement de la République sud-africaine où il devait avoir des concerts les 29 et 30 juin prochains au Cap et à Johannesburg.
Les deux établissements qui devraient accueillir ces concerts ont rebiffé, après qu’un collectif d’associations de lutte contre les violences faites aux femmes ait lancé une pétition en ligne et saisi le gouvernement sud-africain.
Cette pétition, note-t-on, s’adressait aux propriétaires des deux endroits et au ministère sud-africain des Affaires intérieures. « Nous, les signataires, demandons au ministère d’empêcher Koffi Olomidé d’entrer sur le territoire sud-africain », avaient écrit les pétitionnaires dont 39 organisations féministes et associations de la société civile sud-africaine dédiées à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences liées au genre. « Empêchez l’agresseur reconnu coupable Koffi Olomidé de se produire en Afrique du Sud », ont sollicité ces associations, dans cette pétition mise en ligne depuis le lundi 17 juin.
Cette pétition a porté du fruit : sous pression, les autorités sud-africaines ont carrément annulé ces deux concerts, tout en interdisant à la star congolaise d’entrer dans le territoire sud-africain. Ce qui pousse Benin web tv à se demander si le passé sombre de Koffi Olomidé serait-il en train de le rattraper.
Un long passé devant la barre
Le nom de Koffi Olomidé n’est pas nouveau devant la justice. Il est passé dans plusieurs affaires judiciaires dont il a gagné certaines.
L’année passée, par exemple, c’est la Zambie qui avait posé la restriction territoriale pour Koffi Olomidé. Alors qu’il devait se produire dans ce pays voisin de la RDC, les autorités zambiennes lui ont formellement interdit de s’y rendre. Elles lui ont reproché notamment l’agression d’un photojournaliste dans ce pays lors d’un précédent voyage. Les autorités zambiennes ont également motivé leur décision contre la star de la rumba congolaise par des allégations de violences et d’agression sexuelle qui pesaient sur elle.
Au mois de mars dernier, Koffi Olomidé avait également été condamné à deux ans de prison avec sursis pour atteintes sexuelles sur mineure de 15 ans. Quatre des danseuses du leader du Quartier Latin l’avait accusé d’«atteintes sexuelles avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité» pour des faits survenus en région parisienne entre 2002 et 2006. Elles avaient porté plainte en 2007, 2009 et 2013 et accusaient le président de leur orchestre de leur imposer des rapports sexuels, à l’hôtel ou au studio d’enregistrement le plus souvent, sans préservatif et en les giflant quand elles se débattaient.
Le tribunal avait estimé que les accusations des quatre plaignantes n’étaient pas prouvées. Alors que le ministère public, lui, avait requis sept ans de prison contre la star de la rumba congolaise.
Lucien Masidi