Scandale de la carte d’identité en RDC : le méga contrat annulé

Scandale de la carte d’identité en RDC : le méga contrat annulé

Kinshasa, 03 août 2024 – Le projet pharaonique de mise en place d’un système d’état civil (carte d’identité) en République démocratique du Congo, confié aux entreprises Afritech et Idemia, a connu un coup d’arrêt brutal. Après plusieurs mois de polémiques et d’enquêtes, le contrat de 1,2 milliard de dollars a été annulé par “consentement mutuel” le 12 août dernier.

Cette décision intervient trois jours seulement après la publication d’une enquête approfondie révélant de graves soupçons de surfacturation et d’irrégularités dans ce méga deal. Les autorités congolaises, sous la pression de l’opinion publique et des institutions internationales, ont finalement décidé de mettre fin à ce contrat controversé.

L’annulation du contrat a été confirmée par le directeur de l’Office national d’identification de la population (ONIP), Richard Ilunga, qui a expliqué que cette décision avait été prise par une commission réunissant les parties prenantes, dont des représentants du gouvernement congolais et des entreprises impliquées.

De son côté, l’entreprise française Idemia, qui avait contesté faire partie du consortium choisi par les autorités congolaises, a également confirmé l’annulation du contrat. Elle a souligné que cette issue était attendue, étant donné que le consortium initial n’existait pas.

Les raisons de l’annulation de ce contrat sont multiples :

  • Soupçons de surfacturation : Une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) a révélé de possibles surfacturations dans le cadre de ce contrat.
  • Structure de financement illégale : Le mode de financement du projet, reposant en partie sur un prêt garanti par des subsides public, a été jugé illégal.
  • Manque de transparence : Les modalités de passation du marché et le choix des entreprises attributaires ont été vivement critiqués pour leur manque de transparence.

Cette annulation marque un échec cuisant pour le gouvernement congolais, qui avait présenté ce projet comme une priorité nationale. Elle soulève de plus des questions sur la gouvernance et la lutte contre la corruption en RDC.

Les autorités congolaises ont annoncé qu’elles allaient lancer un nouvel appel d’offres pour la mise en place d’un système d’état civil. Il est à espérer que ce nouveau processus sera mené de manière plus transparente et plus rigoureuse.

Zola NKOSI/L’INTERVIEW.CD