Retour de Bemba : ce que la police nationale ne pouvait pas dire

Retour de Bemba : ce que la police nationale ne pouvait pas dire

Pour le chef de la police de la ville de Kinshasa, ses éléments ont été tellement professionnels qu’aucun dérapage n’a été enregistré lors de la sécurisation du retour et du meeting de l’ex-sénateur à la place Ste Thérèse alors que des informations concordantes relèvent certaines bavures.

Dans un communiqué publié sous forme de compte-rendu de la «sécurisation» de l’arrivée et du meeting de Jean-Pierre Bemba, le Commissariat provincial de la police nationale congolaise/ ville de Kinshasa, le Général Sylvano Kasongo donne un bilan de dégâts enregistrés. Il note entre autres, cinq policiers ont été blessés et quatre véhicules de la police endommagés. Le Général Sylvano Kasongo regrette également l’attaque de plusieurs véhicules des particuliers, le pillage de la sous commissariat Sonapangu du quartier 2 N’djili, de l’écran géant Orange/Bracongo, à la place Ste Thérèse ainsi que des matériels de la kermesse de la place Ste Thérèse emportés.

Dans sa conclusion, le commissariat provincial de la PNC/Ville de Kinshasa «félicite ses éléments pour le travail professionnel réalisé dans le respect strict des instructions du commandant suprême des forces armées de la RDC et de la police nationale congolaise à savoir, zéro arrestation, zéro blessé et zéro décès du côté de la population». Mais ici, des sources rassurent qu’un policier avait tiré sur la personne qui l’avait agressé. Celui-ci serait blessé à la jambe.

Le fait que le Général Sylvano se soit évité de mentionner ce cas dans ce rapport signifie-t-il qu’il n’est pas au courant de ce fait ou veut-il l’occulter pour lui permettre de louer le professionnalisme de ses troupes. C’est la question qui se pose. Pour beaucoup, si ce fait a été intentionnellement caché, c’est que le rapport fait par la police ne contient pas tous les éléments de cette opération de la police.

La police menace

Dans ce communiqué, le Général Sylvano Kasongo note que l’avion du président de Mouvement de libération du Congo (MLC) avait atterri à l’aéroport international de N’Djili à 06 h 27 minutes. Il relève, par ailleurs, que Bemba avait quitté l’aéroport à 11 heures «pour des raisons qui lui sont propres».

Le commissariat provincial de la PNC/ville de Kinshasa, qui dit déplorer les incidents survenus avant et après ce meeting de Jean-Pierre Bemba, met ces actes de vandalisme sur l’actif des partisans de l’ex-sénateur congolais, qui auraient également tenté de détruire les chantiers de la construction des sauts de mouton sur le boulevard Lumumba. « Les éléments de la police sont intervenus pour les en empêcher », a fait savoir le Général Sylvano Kasongo, qui dit également avoir noté parmi les militants de l’ex-sénateur, beaucoup de voyous venus avec l’intention de provoquer les forces de l’ordre.

Rappelant que les organisateurs des manifestations publiques avaient le devoir légal de veiller à l’encadrement de leurs participants, le Commissariat provincial de la PNC/ville de Kinshasa accusent ceux qui ont organisé l’activité du dimanche de laisser leurs sympathisants commettre des actes répréhensibles. La démocratie, a-t-il rappelé, ne doit en aucun cas donner lieu à l’anarchie.

A en croire le Général Sylvano Kasongo, la police ville de Kinshasa ne va plus tolérer que «les militants des partis politiques puissent bafouer impunément les lois du pays». En cas de récidive, menace-t-il, la réaction sera proportionnelle aux actions posées et dans le respect strict de la loi afin que les coupables répondent de leurs actes.

Lucien Masidi