RDC: “la gratuité de l’enseignement a permis de soulager les parents des dépenses scolaires” Professeur KABWITA

RDC: “la gratuité de l’enseignement a permis de soulager les parents des dépenses scolaires” Professeur KABWITA
Le Prof KABWITA. L'INTERVIEW.CD/Photo JPS

Cette mesure offre la possibilité de voir tous les enfants aller à l’école mais l’on devrait l’appliquer par étape pour une réelle maîtrisede la situation

La gratuité de l’enseignement primaire décrété par le Chef de l’Etat de la RDC à la veille de la rentrée scolaire courante, est toujours d’actualité. Elle continue à susciter des commentaires à sens divers dans différents milieux sociaux de la R.D.C.

Mais pour une meilleure compréhension du sujet, nous avons cherché à obtenir l’avis d’un expert en la matière pour un éclairage plutôt scientifique sur le sujet.

C’est dans cette optique que nous avons sollicité l’interview auprès du professeur KABWITA EBOLO, secrétaire général académique de l’UPN (Université pédagogique nationale) et directeur général de l’institut supérieur d’études stratégiques et géopolitiques.

Il estime que la gratuité de l’enseignement primaire est une très bonne chose pour la promotion de l’éducation de base dans notre pays. Elle offre la possibilité à tous les enfants d’aller à l’école pour se former. Elle leur permet de quitter l’analphabétisme qui est un réel frein au développement de la société. Mais pour des plus amples détails, suivez plutôt ses réponses aux questions que nous lui avons posées.

L’INTERVIEW.CD: Professeur KABWITA, vous êtes de ceux qui ont lutté pour la prise en charge totale de l’enseignement primaire par l’Etat. Aujourd’hui l’éducation de base au niveau primaire est gratuite. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?

Professeur KABWITA: Merci d’abord de l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer au travers votre média. Pour répondre maintenant à votre question, laissez-moi vous dire que la gratuité de l’enseignement primaire est une très bonne chose pour notre éducation et pour la formation du personnel appelé un jour à participer à la gestion commune de l’Etat. Elle permet de combattre l’analphabétisme qui est un frein au développement. Aussi, il faut considérer que la gratuité est une participation des parents qui contribuent au trésor public de l’Etat.

Cependant, on se rend compte que les difficultés sont énormes dans l’application de cette gratuité notamment dans la rémunération, des enseignants dont le salaire devait être revu à la hausse. En substitution de ce qu’ils recevaient directement de la part des parents. C’est ça la plus grande difficulté.

L’INTERVIEW.CD:Certains spécialistes de l’éducation pensent que la mesure du Chef de l’Etat était trop précipitée. Et il fallait au préalable pendre certaines mesures d’encadrement. Qu’est ce que vous répondez à ces gens là ?

Professeur KABWITA: Oui, je pense qu’on pouvait procéder de deux manières étant donné que le budget de l’Etat-lui-même est modeste.

Première possibilité: c’est de commercer uniquement la gratuité dans quelques provinces de façon expérimentale.

Deuxième possibilité, c’est de le faire graduellement. Par exemple cette année, un seul trimestre gratuit pour toute la République, et les autres trimestres payés par les parents. Et l’année prochaine, deux trimestres gratuits et en 3 ans toute l’année et pour toute la République.

LIN: Quel bénéfice d’après vous, le pays tire de la gratuité de l’enseignement primaire tel que décrétée par la haute autorité du pays?

P.K: Ecoutez, le premier bénéfice, c’est de soulager les parents du point de vue des dépenses orientées vers l’éducation des enfants.

Deuxième bénéfice: c’est la possibilité de voir tous les enfants aller à l’école. C’est donc un réel bénéfice de l’éducation de base.

Troisième bénéfice pour l’Etat, c’est d’avoir un contrôle direct sur les écoles publiques notamment sur l’application des orientations et des directives venues de l’autorité étatique.

LIN: Le Chef de l’Etat a décrété la gratuite de l’enseignement mais le nombre d’écoles publiques reste inchangé. Vous ne trouvez pas que cela risque d’annihiler la mesure de gratuité ?

P.K: C’est vrai, d’ailleurs avant l’application de la gratuité, on devait faire un grand état des lieux sur le nombre d’écoles, sur le nombre d’enseignants et du personnel d’appoint. Ainsi, on pouvait anticiper sur une augmentation de la population d’élèves dans les écoles publiques. Mais hélas, cet état des lieux n’a pas été fait.

LIN: L’ancien Ministre de l’EPSP, Gaston MUSEMENA avait décidé de prolonger le cycle primaire de 6 à 8 ans. Que vous a inspiré cette mesure alors que le cycle des humanités est resté inchangé. Vous ne pensez pas qu’il faille aussi augmenter le nombre d’années pour le cycle secondaire pour créer l’équilibre ?

P.K: En fait pour moi, on est revenu tout simplement à l’ancien système du cycle d’orientation. C’est-à-dire les classes de 7ème et 8ème sont préparatoires aux études des humanités. Et donc c’est simplement l’appellation 7 et 8ème qui a changé. Mais la réalité sur terrain est restée le même.

D’après mes informations, on donne les certificats d’études primaires aux enfants ayant terminé la classe de 6ème Primaire. Voilà

Propos Recueillis par Jean Pierre SEKE