RDC: 6 ans après la mort des experts de l’ONU Sharp et Catalan au Kasaï

RDC: 6 ans après la mort des experts de l’ONU Sharp et Catalan au Kasaï

Le 12 mars 2017, deux experts de l’ONU, Michael Sharp et Zaida Catalan, ont été assassinés alors qu’ils enquêtaient sur les responsables des massacres dans la région du Kasaï en République Démocratique du Congo. Depuis cette tragédie, la responsabilité de l’Etat n’a jamais été reconnue, malgré les efforts de la communauté internationale pour amener les coupables à rendre des comptes.

Michael Sharp, un Américain, et Zaida Catalan, une Suédoise, étaient des experts des droits de l’homme de l‘ONU. Ils étaient en mission dans la région du Kasaï pour enquêter sur les atrocités commises lors du conflit qui a opposé les forces gouvernementales aux milices locales. Les deux experts ont été kidnappés par un groupe armé non identifié alors qu’ils se rendaient à une réunion avec des membres de la communauté locale.

Leurs corps ont été retrouvés deux semaines plus tard, dans une fosse commune à proximité du lieu de leur enlèvement. Selon les autorités congolaises, les experts ont été assassinés par des membres de la milice Kamwina Nsapu, mais des enquêtes indépendantes ont révélé que l’implication de l’Etat dans leur assassinat ne pouvait être écartée.

Depuis l’assassinat de Michael Sharp et Zaida Catalan, de nombreuses voix se sont élevées pour demander que les responsables soient traduits en justice. Leurs familles, ainsi que l’ONU, ont appelé à une enquête approfondie et indépendante sur leur mort. En 2017, Mwanza Lomba, un membre de la police congolaise, a été arrêté et reconnu coupable de leur assassinat, mais la responsabilité de l’Etat n’a jamais été admise.

La République Démocratique du Congo a été le théâtre de nombreux conflits au cours des dernières décennies, qui ont fait des millions de morts et de déplacés. Les massacres dans la région du Kasaï ont été particulièrement brutaux, avec des rapports faisant état d’atrocités commises par les forces gouvernementales ainsi que par les milices locales.

Malgré les appels de la communauté internationale pour que les responsables soient traduits en justice, peu de progrès ont été réalisés. L’assassinat de Michael Sharp et Zaida Catalan reste un symbole de l’impunité qui règne en République Démocratique du Congo, où les droits de l’homme sont souvent bafoués et où la violence continue de faire des victimes.

Rédaction /L’INTERVIEW.CD