RD – Dossier Peine de mort : “les grands traîtres à la patrie ce sont justement ceux qui sont au pouvoir dès lors qu’ils ne servent pas l’intérêt du peuple” Cardinal Fridolin AMBONGO

Dans une interview récente sur KTO, un réseau de télévision catholique, le Cardinal Fridolin Ambongo a discuté de la question controversée de la peine de mort. Ce débat a été ravivé en République Démocratique du Congo (RDC) à la suite d’une décision gouvernementale. Le Cardinal Ambongo a critiqué l’idée qu’un gouvernement responsable puisse envisager la peine capitale, en particulier pour ceux étiquetés comme “traîtres”. Il remet en question le concept de “traître” et appelle à une clarté sur sa signification.

Le Cardinal a déclaré : “Je ne peux pas admettre qu’un gouvernement vraiment responsable choisisse de punir des gens en les appelant traîtres. Nous devons d’abord nous entendre sur ce que ce terme signifie réellement. Dans le contexte du Congo, les vrais traîtres sont ceux au pouvoir dès lors qu’ils ne servent pas les intérêts du peuple. Ce sont eux que nous devrions considérer comme traîtres, car ils ne remplissent pas leurs devoirs envers la population. Nous ne devons pas laisser une notion vague de ‘traître’ être utilisée pour régler des comptes politiques.”

Les déclarations du Cardinal interviennent alors que la RDC a décidé de rétablir la peine de mort. Rose Mutombo, ministre de la Justice, a confirmé cela dans une note circulaire datée du 13 mars. La peine de mort visera les crimes de “trahison et d’espionnage”. Cette mesure coïncide avec les arrestations récentes d’individus considérés comme “traîtres” dans la région orientale du pays déchirée par la guerre. La position du Cardinal Ambongo est conforme à l’opposition ferme de l’Église catholique à la peine de mort ces dernières années.

Zola NKOSI pour L’INTERVIEW.CD