La ministre britannique de l’Intérieur en visite au Rwanda pour accélérer l’expulsion des migrants

La ministre britannique de l’Intérieur en visite au Rwanda pour accélérer l’expulsion des migrants
Suella Braverman, avec des diplômés en construction, ce samedi à Kigali.STEFAN ROUSSEAU/REUTERS

La ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, s’est rendue samedi au Rwanda pour une visite de deux jours visant à accélérer la mise en œuvre d’un accord controversé qui prévoit l’expulsion de migrants vers ce pays d’Afrique de l’Est. Selon Mme Braverman, le partenariat entre le Royaume-Uni et le Rwanda en matière de migration et de développement économique est une approche novatrice qui aura un effet dissuasif puissant sur les voyages dangereux et illégaux, tels que les traversées par petits bateaux, et mettra hors d’état de nuire les gangs de passeurs.

Les organisations de défense des droits de l’homme s’opposent fermement à cet accord, estimant qu’il est immoral et inhumain d’envoyer des personnes à plus de 6 400 kilomètres dans un pays tristement célèbre pour des allégations de torture et d’assassinats d’opposants au gouvernement. Aucun migrant n’a encore été envoyé à Kigali, bien que le Royaume-Uni ait déjà versé 170 millions de dollars au Rwanda dans le cadre de cet accord.

Cette visite intervient dans un contexte où les tentatives de traversée de la Manche de migrants se multiplient et où le gouvernement britannique est sous pression pour trouver une solution à cette situation. Bien que l’accord avec le Rwanda soit présenté comme une solution novatrice, les critiques estiment qu’il est peu probable qu’il dissuade les migrants de tenter de traverser la Manche et qu’il soulève des questions éthiques importantes.

Il est important de noter que les autorités britanniques ont annoncé que les personnes expulsées vers le Rwanda seraient traitées avec dignité et respect et qu’elles auraient accès à des services de base tels que l’éducation et les soins de santé. Toutefois, les organisations de défense des droits de l’homme continuent de s’opposer fermement à cet accord et appellent le gouvernement britannique à reconsidérer sa position.

Rédaction/L’INTERVIEW.CD