Enseignement à distance au Sud-Kivu : 394 leçons produites en 2 mois avec près de 8000 diffusions dans 5 télévisions et 31 radios

Plus d’un acteur éducatif, parents d’élèves, enseignants et responsables étatiques ne cessent d’encourager et féliciter l’initiative prise par le Gouvernement provincial du Sud-Kivu pour l’encadrement des élèves des sections maternelles, primaire ainsi que ceux du 7ème et 8ème.

Une initiative prise avec comme objectif d’assurer la continuité de l’enseignement en cette période exceptionnelle caractérisée par la pandémie du Covid-19, qui a conduit à la suspension momentanée des cours et de plusieurs autres activités sur l’ensemble de la RDC.

Lancé officiellement le 15 avril 2020 par le gouverneur Théo Ngwabidje, la diffusion proprement dite des leçons a débuté le 4 mai.

De la production à la diffusion des leçons

A en croire Cephorien Mastaki Kabaka, Directeur provincial adjoint de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique dans la province éducationnelle Sud-Kivu 1, le programme prévoyait la production et la diffusion de 257 leçons.

Selon un décomptage dans une radio de télévision de Bukavu, l’enseignement à distance est allé jusqu’à 394 leçons produites soit 197 leçons audio et 197 vidéo de 30 minutes.

Ces leçons ont été diffusées de lundi à vendredi de chaque semaine dans 5 télévisions de Bukavu (Rtnc Bukavu, CAB TV, Vision Shala, Hope Channel et Canal Futur).

Parmi ces télévisions, la RTNC Bukavu et Canal Futur ont aussi diffusé des leçons à la radio avec 31 autres radios dont 23 disséminées dans les 8 territoires du Sud-Kivu.

Dans la ville de Bukavu 6 autres radio, à savoir la radio Svein, la radio Star, la radio universitaire, la MRT9, La radio tumaini ku et la radio Neno la uzima ont diffusé les leçons suivant le programme, pendant que dans les territoires, 23 radio diffusait les leçons.

A ce jour, le cumul des diffusions et rediffusions s’élève à près de 8000 pendant les deux mois dans la province du Sud-Kivu.

L’ apport du RJAE pendant ce marathon

Le RJAE, réseau des journalistes amis de l’enfant accompagne et milite pour la défense des droits des enfants ne sont pas restés indifférents face à ce besoin pressent qu’avait l’enfant sud-Kivucien de pouvoir continuer à apprendre hors école.

Cette équipe a assuré pendant deux mois, l’aspect technique (filmage, enregistrement audio, montage vidéos et audios des leçons, ainsi que les dispatche des émissions).

Le coordinateur provincial du RJAE/SK Ernest Muhero, reconnait certes que la tâche n’était pas facile. Mais dit-il, « il fallait privilégier l’intérêt suprême de l’enfant », en une période aussi particulière où l’enseignement en situation normal n’était pas envisageable.

“Nous avons assuré le côté production de 5 leçons vidéo et 5 audio par jour sans interruption ni rediffusion afin que l’enseignement atteigne l’enfant chez lui, car il fallait marier des contraintes politiques, pédagogiques et techniques pour faire rayonner l’initiative louable du Ministère de l’EPST”, explique t-il.

Et d’ajouter : “En effet, il y avait la parole et engagement du gouverneur pour l’enseignement à distance qu’il fallait faire respecter, adapter la méthodologie adoptée par l’EPST vis à vis des exigences de la radio et télévisions, un travail d’équipe dont je salue l’implication des journalistes amis de l’enfant, l’appui de l’Unicef, l’assiduité des inspecteurs et enseignants et de façon particulière l’engagement des directeurs et directrices de la trentaine de média qui a diffusé sans faille le programme. Grâce à chacun des milliers d’enfants du Sud Kivu ont eu l’opportunité de réviser leur leçons tant bien que mal au moment où aucune autre perspectives ne pointaient à l’horizon. Il faut reconnaître malgré la division dans une certaine opinion que pour un gouvernement c’est de la réactivité positive à une situation imprévisible”.

A en croire Cephorien Mastaki, PROVED adjoint au Sud-Kivu 1, sur les 1,5millions d’enfants concernés par cet enseignement au moins 1.131.633 élèves suivent normalement ces leçons soit 83%

Ce projet est appuyé techniquement et financièrement par le Fond des Nations Unies pour l’enfance, UNICEF.

Pascal DIGADIGA NGABO/L’INTERVIEW.CD