Yolaine Mbayo Kazadi, directrice du Musée de Kolwezi : “Pour le moment, nous organisons les activités avec les moyens de bord”

Yolaine Mbayo Kazadi, directrice du Musée de Kolwezi : “Pour le moment, nous organisons les activités avec les moyens de bord”
Mme Yolaine Mbayo Kazadi, directrice du Musée National de Kolwezi

L’exposition “Reg’Arts Croisés Lubumbasi-Kolwezi” dénommée Mama Rikalashi ya Congo qui a réuni une dizaine d’œuvres réalisées par 10 femmes plasticiennes de Lubumbashi et de Kolwezi est un évènement unique organisé par le Musée National de Kolwezi.

Yolaine Mbayo Kazadi, directrice du Musée National de Kolwezi, passionnée par ce projet depuis longtemps, veut briser le sphère d’obstacle culturel à Kolwezi.

Pour la première fois, cette année 2023, sont réunies à Kolwezi, 10 femmes plasticiennes de deux provinces c’est-à-dire le Lualaba et le Haut-Katanga ; Yolaine Mbayo Kazadi pense révolutionner la culture dans la province du Lualaba.

La directrice du Musée de Kolwezi, revient sur la genèse de cet ambitieux projet. Kolwezi est une ville nouvelle d’artistes. L’accent est plus mis sur la création émergente, mais également des axes qui souhaitent mettre le Musée de Kolwezi à la disposition des artistes.

La rédaction de L’INTERVIEW.CD s’est entretenu avec Yolaine Kazadi Mbayo.

Bonjour Madame Yolaine Mbayo; Pourquoi auriez-vous pensé à organiser une grande manifestation comme celle-ci ?

Bonjour ! Dans un musée, on conserve, on étudie et on expose. Voici le but du Musée. Alors pour faire vivre le Musée, il doit y avoir des activités culturelles. Pour dire que le Musée est aussi un centre Culturel. Vu que Kolwezi est une nouvelle ville, alors, les activités culturelles concernent non seulement les cultures eux mêmes, mais elles concernent toute la population entière qui malheureusement, au jour d’aujourd’hui est distraite. Donc elle ne s’intéresse pas à la culture. Elle est plus penchée aux Mines et autres.

Or, ce que nous vivons jour pour jour, c’est la culture. Voilà pourquoi, quand nous allons pour un mariage, on dit toujours “chez nous”, on ne mange pas ça, la dot ne se donne de cette manière . Comme nous vivons la culture jour pour jour, nous devons la valoriser. Il y a plusieurs moyens de valoriser la culture.

Pourquoi avez-vous songé à co-organiser le Reg’Arts Croisés avec Lubumbashi ?

C’est dans le cadre de valoriser la femme africaine. Donc, il y a du talent au grand Katanga et au Lualaba. Et ces deux provinces doivent se communiquer, échanger ces talents.

Cela fera en sorte que nos artistes femmes qui sont aujourd’hui négligées ( nous les avons beaucoup cherchées), nous ne les avons pas presque trouvées. Elle sont dans les oubliettes, c’est pourquoi elles ne se donnent pas. Alors nous avons l’envie de les motiver et les sensibiliser afin qu’elles rejoignent la culture.

Comment organisez-vous vos activités. Êtes-vous soutenue par le gouvernement provincial ?

Nous avons déjà prévu tout un grand calendrier annuel avec de différentes activités. Mais pour organiser ces activités, il nous faudra les moyens. Ça demande beaucoup, beaucoup des moyens. Mais pour l’instant, nous organisons des manifestations avec les moyens de bord. Vous verrez que nous avons organisé au mois de décembre 2022 SAUTI YA MATCHO, ça pas été facile, mais Dieu merci, ça réussi. Nous avons encore organisé Reg’Arts Croisés Lubumbasi-Kolwezi toujours dans la même configuration.

Quelles stratégies avez-vous déjà mis sur pied pour attirer un grand nombre à la culture au Lualaba ?

Oui quand vous regardez derrière le bâtiment du Musée de Kolwezi, il y a un atelier mis en place pour accueillir les jeunes artistes délaissés, que nous, nous encadrons pour donner de la valeur et le sens à l’Art. Ils ont du talent, mais non encadrés. Il faudra chercher un peu de Paquet pour leur renforcer différents matos.

Comment appréciez-vous l’organisation de Reg’Arts Croisés Lubumbasi-Kolwezi ?

C’est une réussite de l’organisation de cette manifestation. Plusieurs écoles de la ville de Kolwezi ont répondu présents à notre invitation. Cela va plus influencer les enfants à embrasser et aimer la culture. C’était du whaou !

Il y a-t-il afflux des gens au Musée de Kolwezi ?

La culture au Lualaba est jusqu’à présent méconnue. Je venais de dire tout à l’heure que les gens sont négligents. Ils se méfient quand il s’agit de la culture. Alors nous fournissons des efforts, afin de sensibiliser la population pour qu’elle soit éveillée au regard de la culture. Voilà pourquoi, nous organisons non seulement, de différentes manifestations dans les salles d’expositions.

Qu’en est-il des équipements touristiques ?

Nous sommes l’Institut des Musées National du Congo ( IMNC). C’est la direction générale qui gère tous les Musées en Provence. Nos collections proviennent des réserves stratégiques de l’Institut donc de l’IMNC. Ici chez nous, nous avons reçu quelques collections de l’Institut et de différents tribus. Elles ne sont pas encore nombreuses, parce que nous sommes encore entrain de former des chercheurs qui doivent descendre sur le terrain pour la récolte des centaines objets culturels.

Avez-vous une activité que vous travaillez dessus ?

Oui, nous allons organiser une activité incessamment dénommée “Histoire de la ville”. Nous allons plus travailler avec les photographes. Parce que nous allons matérialiser l’histoire. Plusieurs personnes ne connaissent pas l’histoire de Lualaba, de Kolwezi. À travers cette activité, il y aura des ateliers, des expositions, des conférences etc.

Madame Yolaine Mbayo Kazadi, L’INTERVIEW.CD vous remercie

C’est moi qui vous remercie.

Jean-Robert Djema/L’INTERVIEW.CD