Sud-Kivu : plus de 200 morts dans des crimes contre la communauté Bashi à Misisi au cours des 3 dernières années

Sud-Kivu : plus de 200 morts dans des crimes contre la communauté Bashi à Misisi au cours des 3 dernières années

De “graves” violations des droits humains sont commises depuis bien des années dans le grand carré minier de Misisi situé dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu.

Ces violations accompagnées par des meurtres visent essentiellement les ressortissants des communautés des «Bashi», selon une note technique de plaidoyer et de dénonciation des crimes transmise au gouverneur du SudKivu Théo Ngwabidje Kasi.

À en croire cette documentation du centre international de formation en droits humains et développement CIFDH/DONGDH, une organisation de défense des droits humains, entre 2018 et 2019, 183 personnes de la communauté «Bashi» ont été tuées à Misisi.

«Il est vécu à Misisi, territoire de Fizi des crimes ciblés qui ne visent que des personnes de la tribu des Bashi en activités commerciales dans ce carré minier. Les crimes ont déjà occasionné 183 morts en 2018 et 2019, il y également plusieurs blessés et des pillages systematique des biens des victimes. Les auteurs se servent des armes à feu et des armes blaches», lit-on dans cette correspondance signée par Ezéchiel Namegabe.

Les tueries de 20 autres ressortissants de la tribu de «Bashi» en 2020 et une trentaine de blessés sont aussi dénoncées dans ce document.

«Dans la poursuite des collectes des données, nous avons en outre trouvé qu’en plus de 183 morts pour 2018 et 2019, il y a eu 20 morts en 2020 et 30 blessés et pour 2021, 7 morts et 6 blessés, Ce qui fait un total actuel de 211 morts et plus de 36 blessés».

La CIFDH condamne l’inaction des services de sécurité dont les FARDC, la police, l’ANR etc, qui pourtant présents dans ce carré minier mais ne fournissent aucun effort pour stopper ces crimes. Il en est de même pour certains chefs locaux qui sont cités comme complices desdits crimes.
Cette organisation demande ainsi l’implication du gouverneur de province pour limiter et mettre fin à ces violences qui ne visent que la communauté des «Bashi» et à la justice de se charger des auteurs de actes qui violent la Déclaration Universelle des droits de l’homme «DUDH».

Pascal Digadiga Ngabo/L’INTERVIEW.CD