RDC : une plainte déposée contre Joseph Kabila au procureur près la cour de cassation

RDC : une plainte déposée contre Joseph Kabila au procureur près la cour de cassation

Les victimes des démolitions des maisons et d’expropriation des terres à Mbobero, Mbiza et dans le marée de Murhundu, situé groupement de Kagabi, à quelques kilomètres au nord de la ville de Bukavu en territoire de Kabare, viennent finalement de saisir la justice congolaise sur plusieurs faits dont ils ont été victimes depuis maintenant 4 ans.

En effet, ces citoyens congolais ont porté plainte contre l’ancien président de la RDC et sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange, après que ce dernier les avait expulsé via les FARDC et la police et s’accaparer de leur village depuis 2016.

Ce mercredi 24 juin 2020, ces victimes accompagnés du collectif “Tournons la page” et de la Nouvelle dynamique de la société civile ont déposé “une plainte à charge de monsieur Joseph Kabila” au procureur près la cour de cassation à Kinshasa/Gombe, par l’intermédiaire du collectif des avocats de “Tournons la page”, conduit par Me Jean-Claude Katende.

À en croire Jean Chrysostome Kijana, vice président de “Tournons la page” et président national de la NDSCI en RDC, cette même plainte a été déposée au procureur général de la République près le tribunal de grande instance de Kavumu en territoire de Kabare ce même mercredi, les faits étant commis dans cette entité.

Lors d’une conférence de presse animée cette après-midi à Bukavu après dépôt de cette plainte, J. Chrysostome Kijana a fait remarqué l’opportunité de cette action citoyenne, en ce sens qu’après les “graves crimes” commis à Mbombero, les auteurs ne devraient toujours pas rester sans être inquiétés alors qu’aujourd’hui le régime actuel a prôné l’Etat des droits.

En claire, les victimes accusent l’ex chef de l’État congolais, des destructions méchantes, pillages, coups et blessures, tortures, des crimes contre l’humanité par viol et par meurtre. Des faits commis par des éléments des 4 unités des FARDC et de la Police, détournés d’après les plaignants par lui, Joseph Kabila “pour ses fins personnels”.

“Les habitants de Mbobero, Mbiza et d’autres villages environnants ont été victimes d’actes de vols, destructions méchantes et pillages systématiques de leurs plantes et récolte, orchestrés par des militaires détournés par Joseph Kabila.
Assurés des toutes les formes de protection de criminalité impunies, les militaires de l’ex président Joseph Kabila, se sont adonnés à des opérations de tortures, viols et tueries systematiques de paisibles citoyens dans les villages Mbobero”, indique la plainte.

Étant donné que les victimes ne savaient plus à quel saint se vouer après les échecs de négociation avec Kabila, qui, à mainte reprise, a déployé des missions pour cette fin, composé notamment de son épouse, de l’ex ministre national des affaires foncières Lumeya et plusieurs autres grandes personnalités dans son entourage, ils ont finalement déposé ladite plainte afin qu’ils soient remis dans leurs droits et qu’ils trouvent réparation.

Selon le président du collectif des victimes, plus de 300 maisons ont été détruites, des églises, écoles et un hôpital moderne, lors de la double démolition en 2016 et en 2018. À ces jours, ajoutent les victimes, plus de 3500 personnes sont sans abris et sont menacées dans les maisons d’accueil.

Ainsi, ils souhaitent voir le procureur général près la cours de cassation qui reste la juridiction pénale d’un ancien chef de l’État en RDC, convoqué Joseph Kabila pour qu’il réponde des ses faits portés à sa charge.

Au cas de non satisfaction, elles promettent de saisir les instances régionales et internationales pour la même cause.

Pascal DIGADIGA NGABO/L’INTERVIEW.CD