RDC : FENAPHACO charge les pouvoirs publics qu’elle accuse de negligence

De septembre 2019 à Juin 2020, la situation des personnes handicapées n’a connu aucune amélioration martèle son coordonnateur national, Me Pindu Patrick

Comment se présente la situation des personnes vivant avec handicap en République Démocratique du Congo de Septembre 2019 à Juin 2020 ?

Elle a été en tout cas très morose et leur condition de vie déjà précaire, s’est davantage dégradée, révèle le rapport d’enquête et de monitoring sur les actions du Président de la République et du Gouvernement en faveur des personnes vivant avec handicap rendu public par la FENAPHACO tout dernièrement.

Ce document d’une dizaine de pages lu par Me Patrick Pindu, son coordonnateur national, FENAPHACO ne fait pas de quartier au Président de la République encore moins au Gouvernement Central qu’elle accuse en tout cas de n’avoir rien fait en faveur des personnes handicapées. Et ce, malgré toutes les promesses et assurances leur faites par le Chef de l’Etat lors de son discours d’investiture le 24 Janvier 2019 au Palais de la Nation.

Les personnes Handicapées souffrent d’une discrimination criante dans pratiquement tous les secteurs de la vie nationale. Comme si elles n’étaient pas de citoyens congolais à part entière. Qui ont aussi des droits et avantages à tirer de leur société.

Tenez : Sur le plan sécuritaire, aucun mécanisme de protection et de secours n’est mis en place pour sécuriser les PVH dans le pays et particulièrement dans les zones à conflits où cette catégorie des personnes continue à être tué sans protection du Gouvernement pour les épargner des massacres notamment dans les régions d’Ituri et de Beni.

Sur le plan de l’éducation, il n’y a pas de programme spécifique du Gouvernement pendant que plusieurs pays du monde ont rendu le langage de signes obligatoire en faveur des sourds-muets. Toutes les écoles publiques pratiquement n’ont aucun dispositif pouvant aider les PVH à accéder aux salles des cours.

Les militaires et policiers amputés abandonnés

Les militaires et policiers amputés de jambes et de bras qu’on appelle communément blessés de guerre, sont pratiquement abandonnés à leur triste sort. Ils errent sur toute la ville pour quémander de l’argent et à manger comme s’ils n’avaient jamais servi ce pays. Alors que leur état physique actuel est consécutif au travail abattu sur le champ de bataille pour défendre la nation congolaise. L’Etat a l’obligation de les encadrer.

De plus, nos moyens de transports en commun (Bus, train, bateau, baleinière,…) n’ont aucune disposition pour faciliter l’accès des personnes handicapées à leur bord.

En ce qui concerne la lutte contre le COVID-19, le Gouvernement de la République n’a mis en place aucun programme spécifique pour lutter contre cette pandémie en milieux des P.V.H. Ce qui les expose dangereusement à cette pandémie qui cause des milliers de morts à travers le monde.

Et à ce jour, il n’y a aucune personne handicapée au sein du comité multisectoriel de riposte contre le COVID-19 et ce malgré tous les plaidoyers menés par des ONG et associations des droits de l’Homme.

Pour ce qui est de leur participation à la gestion des affaires publiques, les personnes handicapées sont là encore marginalisées. Elles sont tout simplement ignorées. Cas de dernières nominations des mandataires dans les entreprises du Portefeuille.

Le seul point positif que la FENAPHACO retient, c’est la nomination d’un de leurs comme ministre délégué en charge des personnes vivant avec handicap et intégration.

Il y a aussi la proposition des lois portant sur les personnes vivant avec handicap faite par la Ministre en charge des PVH.

Le souhait est que cette loi soit discutée en plénière à l’Assemblée nationale article par article par article avant son transfert au Senat pour une seconde lecture.

Jean Pierre SEKE/L’INTERVIEW.CD