Rapport choquant sur les prisons du Nord-Kivu : Plus de 100 morts en détention

Rapport choquant sur les prisons du Nord-Kivu : Plus de 100 morts en détention

Un rapport conjoint publié ce vendredi 15 septembre par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et cinq organisations de défense des droits de l’homme met en lumière les conditions de détention alarmantes dans le Nord-Kivu.

Le BCNUDH a récemment inspecté la prison centrale de Kangbayi à Beni, dans le Nord-Kivu, et a constaté une détérioration grave des conditions de détention depuis le début de l’année 2023.

La prison est confrontée à des problèmes d’approvisionnement en provenance du gouvernement, ce qui a entraîné de nombreux cas de malnutrition et de maladies parmi les détenus. Depuis août, dix-sept détenus sont décédés, dont dix rien que pendant les deux premières semaines de septembre.

Selon le rapport du BCNUDH, la plupart de ces détenus décédés étaient en attente de jugement par les tribunaux civils et militaires de Beni. Leurs charges allaient de vol simple à la pêche illégale, en passant par l’association de malfaiteurs, le viol, le meurtre et la participation à un mouvement insurrectionnel.

Le maire intérimaire de Beni, le commissaire supérieur principal Jacob Nyofondo, est au courant de la situation et déclare que des efforts sont en cours pour sauver des vies dans cette prison.

Les cinq organisations de défense des droits de l’homme ont également effectué un suivi dans les prisons centrales de Goma, Masisi et Walikale, révélant des conditions similaires.

Au 7 septembre, date de la fin du suivi, la prison centrale de Goma comptait 3 658 détenus, alors qu’elle avait une capacité initiale de seulement 300 places.

Les détenus ont du mal à se nourrir et sont parfois contraints à des mesures extrêmes pour survivre, comme le broutage d’herbes. Les installations sanitaires sont presque inexistantes.

De janvier à septembre, 24 détenus sont décédés dans la prison de Goma, 19 dans celle de Walikale et 43 dans celle de Masisi.

Outre ces conditions humanitaires désastreuses, la lenteur administrative contribue à maintenir les détenus préventifs en détention pendant de longues périodes, aggravant la surpopulation carcérale.

Les organisations de défense des droits de l’homme recommandent la mise en place de systèmes mixtes de traitement rapide des dossiers au niveau des prisons et la fin des arrestations arbitraires. Elles ont partagé leurs plaidoyers avec les autorités et prévoient de suivre de près les mesures prises pour améliorer les conditions de détention, non seulement au Nord-Kivu, mais dans tout le pays.

Les conditions de détention au Nord-Kivu sont alarmantes et nécessitent une intervention immédiate des autorités. La lenteur administrative et les arrestations arbitraires exacerbent la situation. Les autorités doivent prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions de détention et mettre fin aux violations des droits de l’homme dans les prisons du Nord-Kivu.

Zola NKOSI

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