La RDC alerte sur un génocide sournois des hutus dans l’Est par le Rwanda et M23

La RDC alerte sur un génocide sournois des hutus dans l’Est par le Rwanda et M23

Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Christophe Lutundula, a exprimé de sérieuses préoccupations concernant les récentes déclarations du Président rwandais Paul Kagame. Lors d’une réunion avec des diplomates européens à Kinshasa le 8 mai 2024, Lutundula a averti que les propos de Kagame pourraient aggraver les tensions intercommunautaires dans l’est de la RDC, en particulier entre les Hutus et les Tutsis congolais.

Selon Lutundula, le Président Kagame a affirmé que l’armée rwandaise resterait en RDC tant que les territoires et les droits des Tutsis congolais n’auraient pas été pleinement restitués et garantis. Le Ministre congolais a souligné que les zones fréquemment attaquées par l’armée rwandaise sont majoritairement peuplées de Hutus congolais, ce qui pourrait semer les graines d’un “génocide sournois” sous couvert de protection.

Lutundula a rappelé les événements tragiques de 1994, où des camps abritant principalement des Hutus avaient été ciblés par les forces rwandaises. Il a souligné que le discours actuel pourrait renforcer l’antagonisme entre les communautés Hutu et Tutsi dans la région, potentiellement conduisant à une escalade de la violence intercommunautaire autour des disputes territoriales.

Le Vice-Premier Ministre a insisté sur la nécessité de prudence dans les discours publics, mettant en garde contre les effets dévastateurs des discours de haine et des actions qui pourraient inciter à la violence tribale. Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures préventives pour éviter que la situation ne dégénère en conflit à grande échelle dans la région des Grands Lacs, réputée pour sa complexité sociologique.

La RDC, a conclu Lutundula, est déterminée à collaborer avec tous les partenaires internationaux pour assurer la paix et la sécurité dans l’est du pays, tout en travaillant à une solution diplomatique qui respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de toutes les nations impliquées.

Zola NKOSI/L’INTERVIEW.CD