Nigeria : Bola Tinubu remporte l’élection présidentielle disputée

Le candidat Bola Tinubu, représentant du parti au pouvoir, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle au Nigeria par la Commission électorale (Inec) le mercredi. Bien que le scrutin ait été déjà contesté par l’opposition, Tinubu a remporté l’une des élections les plus disputées de l’histoire démocratique du Nigeria avec plus de 8,8 millions de voix. Atiku Abubakar, candidat de la principale formation de l’opposition, a recueilli 6,9 millions de voix, tandis que l’outsider Peter Obi du Parti travailliste a remporté 6,1 millions de voix.

Pour remporter l’élection dès le premier tour, Tinubu devait obtenir non seulement la majorité des suffrages, mais également 25 % des voix dans au moins deux tiers des 36 États de la fédération ainsi que le territoire de la capitale Abuja, ce qu’il a réussi à faire. Ses partisans ont célébré sa victoire en criant « Jagaban » (« chef ») à son siège de campagne, peu après l’annonce officielle.

Cependant, l’opposition avait déjà accusé Tinubu de fraudes « massives » avant même la proclamation des résultats. Des retards dans le décompte et des défaillances dans le transfert électronique des résultats ont alimenté leurs soupçons. Les partis d’Abubakar et d’Obi ont dénoncé « un simulacre » d’élection et exigé l’annulation immédiate du scrutin et la tenue d’un nouveau scrutin.

Tinubu, âgé de 70 ans, ancien gouverneur de Lagos (sud-ouest) et surnommé « le parrain » en raison de son immense influence politique, doit succéder au président sortant Muhammadu Buhari, 80 ans, qui se retire après deux mandats, conformément à la Constitution. Cependant, Tinubu hérite de nombreux problèmes, notamment une économie en berne, des violences récurrentes de groupes armés et de bandits, ainsi qu’un appauvrissement généralisé de la population.

Le Nigeria, qui devrait devenir en 2050 le troisième pays le plus peuplé au monde, est confronté à un recul démocratique et à la propagation de violences djihadistes. Les Nations Unies ont appelé à la « paix et à la stabilité », demandant aux candidats et à leurs partisans de s’abstenir de tout comportement qui pourrait saper le processus électoral.

Rédaction/L’INTERVIEW.CD