Suspension de Congo Gold Raffinerie : La première raffinerie de lingots de la RDC mise en péril

Suspension de Congo Gold Raffinerie : La première raffinerie de lingots de la RDC mise en péril

La République démocratique du Congo (RDC) a suspendu l’approbation de Congo Gold Raffinerie (CGR), une entreprise qui s’apprêtait à inaugurer la première raffinerie de lingots du pays dans le Sud-Kivu. Cette décision a été annoncée dans des documents émanant des autorités nationales et provinciales, consultés par L’INTERVIEW.CD.

Selon un décret publié mardi par la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, la CGR a “perdu son approbation” en tant qu’entité de traitement, car elle n’a pas rempli ses obligations sociales, notamment en ce qui concerne la rédaction de spécifications pour les responsabilités sociales.

La CGR avait prévu de raffiner 100 kilogrammes d’or dans l’usine du Sud-Kivu, en accord avec la stratégie du gouvernement visant à traiter les métaux localement. Cependant, la suspension de sa licence met maintenant de nombreux emplois en péril, selon l’entreprise.

Un porte-parole de la CGR s’est dit confus face à cette décision, arguant que les spécifications s’appliquaient aux entreprises minières opérationnelles, et non aux unités de traitement comme la leur. Il a déclaré que l’entreprise était sur le point d’ouvrir ses portes le jour de la suspension et que de nombreux emplois étaient désormais menacés.

L’année dernière, le gouvernement congolais avait accordé des droits d’exportation exclusifs pour l’or artisanal produit dans les parties orientales du pays à une coentreprise avec la société Primera Group Ltd basée à Abu Dhabi, pour les 25 prochaines années. Cette décision avait été critiquée par des organisations de la société civile, qui ont mis en garde le gouvernement contre la création d’un monopole.

La CGR dispose de 30 jours pour faire appel de la suspension, conformément au décret ministériel des Mines. Jean Pierre Okenda, directeur des industries extractives pour Resource Matters, une ONG qui milite pour une plus grande transparence dans le secteur minier congolais, a soutenu que la CGR ne devrait pas être pénalisée pour ne pas avoir signé de spécification, car les unités de traitement ne sont pas soumises à de telles exigences.

Alors que la situation évolue, des inquiétudes se font jour quant à l’impact sur les emplois locaux et l’industrie minière dans la région. La décision de suspendre l’approbation de la CGR suscite des interrogations, et l’entreprise pourrait chercher à la contester par le biais du processus d’appel.

Zola NKOSI/L’INTERVIEW.CD

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