Sud-Kivu : Le M23 reprend quatre localités après des combats acharnés

Sud-Kivu : Le M23 reprend quatre localités après des combats acharnés

Kinshasa, 16 avril 2025 – Les rebelles du M23, appuyés par des forces rwandaises, ont marqué un nouveau coup dans leur offensive au Sud-Kivu. Mardi 15 avril, ils ont repris le contrôle de quatre localités des territoires de Kalehe et Kabare, au terme d’affrontements violents contre les combattants Wazalendo, alliés des Forces armées de la RDC (FARDC). Cette avancée ravive les tensions dans une région déjà fragilisée par des mois de conflit.

Les hostilités, qui ont éclaté dès le 14 avril, ont embrasé les localités de Lemera, Bushaku 1, Bushaku 2 (Kalehe) et Kabamba (Kabare). Selon des habitants, les combats ont mobilisé un arsenal impressionnant, mêlant tirs d’obus, mortiers et armes légères. Le bilan est lourd : trois civils ont perdu la vie dans le groupement d’Irhambi Katana, pris dans la tourmente des violences.

Le M23 a bénéficié de renforts stratégiques pour mener cette offensive. Des combattants sont arrivés par le lac Kivu, en provenance du Nord-Kivu, et par la route depuis Bukavu et Kavumu, deux zones déjà marquées par des accrochages le week-end précédent. Cette opération intervient quelques jours après une brève reprise de l’aéroport de Kavumu par les Wazalendo, le 13 avril, un revers temporaire pour les rebelles.

Cette nouvelle poussée du M23 s’inscrit dans une escalade inquiétante, malgré les pourparlers de paix engagés à Doha. Le mouvement rebelle, qui tient déjà sous son emprise une partie du Nord-Kivu et la ville de Bukavu depuis deux mois, semble déterminé à consolider ses positions dans le Sud-Kivu. Les localités reprises, stratégiquement situées, renforcent son contrôle sur des axes clés de la région.

Pour les populations locales, ces combats sont synonymes de désastre. Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme face à la détérioration de la situation. Les déplacements forcés se multiplient, et l’accès aux besoins de base, comme la nourriture et les soins, devient de plus en plus précaire. « Chaque avancée du M23 aggrave la crise humanitaire », déplore une ONG active dans la zone.

L’implication de forces rwandaises aux côtés du M23, dénoncée par les autorités congolaises, complique davantage la recherche d’une issue pacifique. Alors que les combats redoublent d’intensité, les efforts diplomatiques semblent piétiner, laissant peu d’espoir à court terme pour les habitants du Sud-Kivu.

Ce regain de violences pose une question cruciale : jusqu’où ira l’offensive du M23 ? Pour l’heure, les civils paient le prix fort d’un conflit qui échappe à tout contrôle, tandis que la région s’enfonce dans une spirale de chaos.
Zola NKOSI, L’INTERVIEW.CD