Sénégal : l’arrestation de l’opposant Osman Sankoh déclenche des violentes manifestations
Le placement en garde à vue du député, accusé de viols et menaces de morts, a provoqué un mouvement de colère qui a déjà fait quatre morts dans le pays.
Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest considéré comme un îlot de stabilité, les trois jours de troubles dans la capitale sénégalaise sont en effet les pires depuis de nombreuses années C’est le résultat d’une histoire qui agite le Sénégal depuis un mois et a fini par cristalliser les frustrations politiques, économiques et sociales de la population.
Ousmane Sonko, chef du Parti des patriotes sénégalais pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), fait l’objet de plaintes pour viol et menaces de mort contre une jeune employée d’un salon de beauté depuis début février. Terminant troisième de l’élection présidentielle de 2019, l’homme est particulièrement populaire auprès de la jeunesse urbaine et de la diaspora d’Europe. Appelés par le juge d’instruction le 3 mars, ses partisans voient une couleur rouge et commencent à se mobiliser. La mobilisation augmente sur le chemin du tribunal. Il est arrêté pour «trouble à l’ordre public» et «participation à une manifestation non autorisée».
Vendredi, le chef du bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a pour sa part appelée à “la paix et à la retenue”, exhortant “les autorités à prendre les mesures nécessaires pour alléger la situation et garantir que le droit de manifester pacifiquement est constitutionnel. “
Rédaction/L’INTERVIEW.CD