Rapport CNSA : L’Implication de la Gestion Familiale et Communautaire dans la Gouvernance Publique de la RDC

Rapport CNSA : L’Implication de la Gestion Familiale et Communautaire dans la Gouvernance Publique de la RDC
Photo Actualite.CD

Suite à une série de consultations menées par le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA), un rapport détaillé de 34 pages a été remis au président Félix Tshisekedi le 21 avril 2023 par le biais de son directeur de cabinet, Guylain Nyembo. Ce document, couvrant la période du 16 novembre 2022 au 7 février 2023, présente les points de vue des différentes forces vives de la nation, dans le but de mieux comprendre les causes de division parmi les Congolais et de renforcer l’unité nationale.

Parmi les personnalités et organisations consultées par le CNSA, on compte d’anciens Premiers ministres, d’anciens présidents des deux Chambres du Parlement, d’anciens ministres de l’Intérieur et d’anciens chefs des services de renseignement. La société civile et les confessions religieuses n’ont pas été négligées.

Le rapport, dirigé par Joseph Olengankoy Mukunji, dénonce une tribalisation du pouvoir qui a entraîné la création de castes visant à monopoliser et contrôler le pouvoir. Cette situation a mené à des attitudes de sectarisme, favoritisme, népotisme, clientélisme, égoïsme, tribalisme, régionalisme et égocentrisme.

Le rapport critique également la sur-représentation de certaines provinces dans le gouvernement Sama Lukonde au détriment d’autres, ce qui viole l’article 90, alinéa 3 de la Constitution qui garantit un équilibre géopolitique dans les nominations.

En outre, le rapport souligne que le peuple congolais perçoit les dirigeants actuels comme principalement intéressés par leur enrichissement personnel et leur visibilité plutôt que par la consolidation de l’État et le renforcement de l’unité nationale.

Le document fait état d’une gestion familiale et communautaire des affaires publiques, avec une tribalisation apparente de l’administration, notamment dans les nominations pour des postes stratégiques dans les secteurs des finances, des douanes, des mines, des migrations, et des territoires et communes à redevance minière.

Il met en garde contre l’imposition de la communauté kasaïenne au pouvoir, ce qui crée des tensions et risque de mener à une crise si des mesures d’apaisement ne sont pas mises en place avant les élections de 2023.

Par ailleurs, le rapport est critique envers la diaspora qui soutient le président Tshisekedi, la jugeant comme ayant échoué. Il est suggéré que des mesures soient prises pour corriger les inégalités dans les nominations et pour stimuler l’unité nationale.

Le rapport évoque également l’économie, la sécurité, les droits de l’homme, et le processus électoral, avec une mention particulière pour le manque d’inclusivité dans la désignation des membres de la CENI. Enfin, il appelle à un renforcement de la cohésion nationale, à une réforme du système judiciaire, et à un consensus sur la CENI pour rétablir la confiance dans le processus électoral.

Rédaction L’INTERVIEW.CD