Procès de Stanis Bujakera: Un Test pour la Liberté de la Presse en RDC

Procès de Stanis Bujakera: Un Test pour la Liberté de la Presse en RDC

Le procès du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, qui a débuté le vendredi 13 octobre à la prison centrale de Makala, soulève des questions troublantes sur la liberté de la presse en République Démocratique du Congo. Tshiamala, en détention depuis plus d’un mois, fait face à une série d’accusations qui semblent orchestrées pour discréditer son travail journalistique.

Lors de la première audience, le ministère public a déclaré : “Nous poursuivons un faussaire et non un journaliste”. Cette affirmation a été immédiatement contestée par l’avocat de Tshiamala, Me Charles Mushizi, qui a souligné l’absence de preuves concrètes pour étayer cette accusation. Mushizi a également mis en lumière les irrégularités juridiques entourant la détention de son client, notant que le délai légal de 15 jours pour la détention provisoire avait été largement dépassé sans justification légale.

Ce qui est particulièrement alarmant, c’est la nature vague et ambiguë des charges portées contre Tshiamala, notamment la contrefaçon et la falsification du sceau du département de sécurité intérieure de l’ANR. Ces accusations paraissent être un moyen détourné de museler un journaliste dont le travail pourrait déranger les autorités.

L’audience a par ailleurs attiré l’attention de plusieurs diplomates, soulignant l’importance et la sensibilité de cette affaire sur la scène internationale. La question qui se pose est de savoir si le procès de Tshiamala est vraiment une quête de justice ou plutôt une tentative de réduire au silence les voix critiques dans le pays.

Alors que le tribunal a reporté l’audience au vendredi suivant, il est impératif de suivre de près cette affaire. Elle pourrait bien être un baromètre de l’état de la liberté de la presse en RDC, un sujet qui ne peut être ignoré ni localement ni globalement.

Zola NKOSI/L’INTERVIEW.CD
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