Lutte contre le paludisme : des moustiquaires imprégnées d’insecticides non conformes distribuées en RDC

Lutte contre le paludisme : des moustiquaires imprégnées d’insecticides non conformes distribuées en RDC

L’alerte a été lancée par le Collectif des organisations de la Société civile pour la santé et la lutte contre le paludisme en RDC (Cosap), dans le cadre du plaidoyer commencé depuis mars 2019 dans le cadre duquel la plateforme dit attendre la réaction du gouvernement.

Dans un point tenu le 12 juin 2019 dans la salle du Collège Shaumba, à Gombe, Le Collectif des organisations de la Société civile pour la santé et la lutte contre le paludisme en RDC (Cosap) a dit continuer à attendre les résultats des tests des moustiquaires de marque Dawa-Tana ainsi que leur mise en quarantaine telle que promis par le ministre de la Santé publique le 18 mars 2019. Selon ce regroupement d’ONG, le ministre Oly Ilunga avait promis que les résultats de ces tests devraient être disponibles dans les deux semaines qui suivaient la date de sa décision. « Le ministre avait donné un délai de deux semaines, suivant la date du 18 mars 2019, pour les résultats du test à faire par les institutions de recherche du pays, et qu’en attendant ces moustiquaires devraient être mise en quarantaine et sa distribution suspendue. Mais, jusqu’à présent, rien n’est fait », a souligné le Directeur exécutif du Cosap, Dr Félix Musikya.

Cette situation amène ce collectif d’ONG à réitérer ses inquiétudes sur la distribution, en RDC, de ces moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée de marque Dawa-Tana non conformes aux normes.

La qualité et la transparence dans le processus de sélection des fournisseurs

Craignant qu’il survienne un autre scandale, le Cosap, qui rappelle que ses actions de plaidoyer enclenchées depuis le mois de mars 2019 ont relayé l’alerte sur ces moustiquaires de marque Dawa-Tana distribuées en 2017 et 2018, par les principaux bailleurs des fonds de lutte contre le paludisme, sous seing de Global Fund et PMI dont les investigations et conclusions renseignant que ces moustiquaires ne répondaient pas aux normes, a appelé les parties prenantes à être plus rigoureuses dans la passation des marchés des outils de lutte contre le paludisme. « Dawa-Tana fabrique ces moustiquaires à problèmes. On le dénonce mais, cela continue. Maintenant, nous exigeons des partenaires de commander et de valider des moustiquaires de qualité, avec des insecticides de qualité. Quand les moustiquaires ne sont plus de qualité, les moustiques ne seront plus insensibles », a souligné le Dr Félix Musikya. Pour le Directeur exécutif du Cosap, en effet, l’efficacité dans la lutte contre le paludisme ne dépend pas seulement du taux de couverture, de l’utilisation effective des moustiquaires par les ménages mais surtout de la qualité de ces dernières.

Le Cosap rappelle, en effet, que quand dix ménages reçoivent et utilisent des moustiquaires efficaces, l’effet répulsif induit de l’insecticide utilisé permet de protéger au moins vingt ménages environnants. « Cette évidence prouve la primauté de l’efficacité/qualité de la Milda ou des paramètres intrinsèques du produit sur les autres considérations telles que le prix, le taux de couverture, la couleur, etc. », a expliqué cette plate-forme.

Lucien Masidi