État de siège au Nord-Kivu : 26 députés provinciaux déplorent « des prorogations basées sur les intérêts privés et les attitudes des décideurs » (Mémorandum)

État de siège au Nord-Kivu : 26 députés provinciaux déplorent « des prorogations basées sur les intérêts privés et les attitudes des décideurs » (Mémorandum)

Neuf mois après la proclamation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, 26 députés provinciaux du Nord-Kivu, ont adressé un mémorandum au Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ce, dan le but de lui exprimer leur point de vue sur l’évolution de la situation sur terrain.

Dans ce document rendu public lundi 14 février 2022 et dont une copie est parvenue à L’INTERVIEW.CD, les 26 députés provinciaux signataires affirment constater que depuis la proclamation de l’état de siège, « les yeux ont vu moins que ce qu’ils croyaient voir par rapport aux attentes suscité par la proclamation de cette mesure exceptionnelle ».

Pour les élus du Nord-Kivu, l’état de siège « est beaucoup plus politico-médiatique qu’opérationnelle et n’est resté qu’un slogan et un cynisme contre la population longtemps meurtrie ».

Ces députés ajoutent que l’état de siège est prorogé, non sur base des résultats des opérations sur terrain ou des avancés constatées au cours d’une évaluation, plutôt selon « les intérêts, les humours et les attitudes des décideurs ».

« Les relations civilo-militaires sont très faibles, pour ne pas dire inexistantes. En conséquence, l’état de siège souffre d’un manque profond d’appropriation par la population et parait comme un complot contre la province du Nord-Kivu », note les députés dans ledit mémorandum.

Dans l’unanimité, ils recommandent au Chef de l’État de lever l’état de siège et éventuellement de migrer vers un état d’urgence sécuritaire ; de doter doter les FARDC d’une logistique conséquente et des moyens importants à la hauteur des actions à mener dans le cadre des opérations militaires de routine ; de réhabiliter les institutions démocratiques provinciales dans leurs prérogatives constitutionnelles, etc.

Milan Kayenga/ L’INTERVIEW.CD