Ebola : la RDC ne veut pas du vaccin belge

Ebola : la RDC ne veut pas du vaccin belge

Les autorités congolaises, qui disent ne pas approuver un deuxième vaccin expérimental, pensent que ceci créerait «de la confusion» pour la population.

La firme belge Janssen Pharmaceutica attend, depuis des mois, le feu vert du gouvernement congolais pour le lancement d’un vaccin expérimental contre Ebola. Mais, selon l’agence Belga, ceci ne pourrait jamais arriver.

Cette agence, qui cite dans sa livraison du vendredi 19 juillet 2019, De Standaard, note que le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) se refuse d’approuver le lancement de ce vaccin expérimental contre Ebola parce que, estiment les autorités du Congo, ceci serait «perturbant» pour la population.

A en croire Belga, le ministre congolais de la Santé, Oly Ilunga, ne semble pas être en faveur du vaccin que la société belge a développé avec la société de biotechnologie danoise Bavarian Nordic avec le soutien financier de l’Union européenne. Alors que Janssen Pharmaceutica disposerait d’un nombre suffisant de doses de ce vaccin expérimental pour vacciner à court terme un demi-million de Congolais de plus contre Ebola – si nécessaire, même un million et demi de personnes.

Belga note, par ailleurs, que le ministre Oly Ilunga, qui met en garde contre «de nouveaux problèmes de communication et de confiance» au sein de la communauté, avait déjà, auparavant, signalé qu’un deuxième vaccin expérimental créerait «de la confusion» pour la population et qu’il ne l’approuverait pas.

La firme pharmaceutique belge se dit, quant à elle, toujours disposée à mettre ce vaccin à la disposition des Congolais en cas de quitus des autorités de la RDC. « Nous restons prêts à mettre les vaccins à disposition si les autorités congolaises estiment en avoir le besoin », a déclaré la firme Janssen Pharmaceutica citée par Belga.

Une urgence sanitaire mondiale

Dans l’entre-temps, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, le 17 juillet 2019, Ebola une «urgence» sanitaire mondiale. C’était, pour cette institution de l’ONU, une alerte donnée après le décès du premier cas détecté à Goma.

Cette déclaration d’urgence sanitaire mondiale traduit donc l’inquiétude des experts de voir la maladie se propager dans d’autres pays. Le Secrétaire général de l’ONG Women and Health Alliance (Waha), qui est intervenu sur ce dossier dans les ondes de la RFI, s’est réjoui de cette décision de l’OMS en indiquant que cette position prise devrait permettre la mobilisation qui s’impose pour venir à bout de l’épidémie. A l’en croire, c’est d’abord une reconnaissance de la gravité de la situation et un aveu de l’échec à contenir l’épidémie malgré quand même des avancées techniques importantes et la présence d’un vaccin efficace. Cette décision est aussi, de son avis, un appel à plus d’efforts. Plus de moyens humains, techniques et financiers.

Lucien Masidi