Contentieux électoraux des législatives : ces invalidations et validations qui fâchent

Contentieux électoraux des législatives : ces invalidations et validations qui fâchent

Le Mouvement de libération du Congo (MLC), qui appelle à une marche de toutes les forces vives, le 15 juin prochain, dit attendre de ses militants et de toute la population congolaise, une réaction à «la hauteur de cette provocation».

La Cour constitutionnel a rendu, le lundi 10 juin dernier, des arrêts invalidant près de 20 des députés nationaux de l’opposition au profit de vingt autres, membres d’une des plateformes politiques composant la majorité au pouvoir, le Front commun pour le Congo (FCC).

Si ces décisions ont fait des joyeux, comme on peut bien l’imaginer, de l’autre côté, il y a des pleurs et des grincements des dents ainsi que de mécontentements. Des mouvements sont enregistrés çà et là, dénonçant ce qu’ils qualifient d’«appétit glouton» du FCC, en général, et du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), qui est le parti phare de cette plateforme politique.

Le Mouvement de libération du Congo, parmi les victimes

Le parti de Jean-Pierre Bemba est parmi ceux qui ont vu leurs membres invalidés. Sur les vingt députés invalidés, huit sont du Mouvement de libération du Congo (MLC).

Le lendemain de l’annonce de ces décisions de la Cour constitutionnel, des militants de ce parti politique sont descendu dans la rue pour dénoncer ces verdicts. Des pneus ont été brulés devant le siège de cette formation politique. Et, le feu avait été éteint grâce à l’intervention de la police.

Dans un communiqué signé le 11 juin par la Secrétaire générale de cette formation politique, Eve Bazaïba, a qualifié ces arrêts de «provocation de mauvais goût». Ce document note que ces arrêts de la Cour constitutionnelle sont juridiquement entachés d’irrégularités car, «rendus sur le banc, sans motivation et en dehors des délais de 60 jours prévus par la loi électorale».

Pour le MLC, ceci constitue également une provocation de trop de la part des «ennemis du peuple, qui visent à réduire sous silence le MLC». Cette formation politique pense également que les décisions de la Cour constitutionnelle constituent un acharnement sur l’opposition politique, en violation de la Constitution, et serait le reflet de la persistance des dérives dictatoriales dans le pays. « Après la tricherie orchestrée à l’élection présidentielle, l’instrumentalisation et la corruption de la justice par le FCC ont atteint les limites du supportable : c’est une honte pour notre pays », a souligné Eve Bazaïba dans ce document.

Se réservant le droit de faire usage de tous les moyens légaux pour mettre fin à cette «blague» et appelle à une marche de toutes les forces vives, le 15 juin prochain, et attend de ses militants et de toute la population congolaise, une réaction à «la hauteur de cette provocation».

Lucien Masidi