Bukavu/Procès d’un chef rebelle: la partie civile exige une amende de 20 à 50 milles USD pour réparation des victimes

Bukavu/Procès d’un chef rebelle: la partie civile exige une amende de 20 à 50 milles USD pour réparation des victimes

L’audience qui oppose le ministère public et parties civiles au chef rebelle Fréderic Masudi alias “Koko di Koko” et quatre de ses coaccusés a vécu le 25 octobre, avec les plaidoiries des parties civiles, au palais de justice militaire de la ville Bukavu, dans le Sud-Kivu.

Au cours de cette audience, les avocats des victimes ont fourni au tribunal les éléments qui prouvent réellement que Koko di Koko et ses coaccusés sont responsables des infractions pour lesquelles ils sont poursuivis.

Ils ont également expliqué que, ces infractions sont constitutives des crimes contre l’humanité, en démontrant que les faits ont été commis dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique contre les populations civiles par la milice du prévenu dans plusieurs villages des territoires de Mwenga et Shabunda, et ce, conformément au dispositif de l’article 7 du statut de Rome.

Par ailleurs, la partie civile affirme que des villages environnant Kigulube et Kabikokole ont été attaqués par la milice de Koko di Koko en 2018, qui était à la base des actes de viol, pillage systématique des biens, de l’argent et de l’or pour la survie de leur mouvement.

Pour les avocats des parties civiles, les faits pour les accusés d’avoir décidé entre autres de priver la liberté aux victimes, de leur avoir imposé des relations sexuelles, contraints à l’esclavage sexuel et à la torture, tout cela ont provoqué des graves souffrances à la fois physiques et mentales. Ils corroborent leurs propos en s’appuyant sur les aveux des accusés, les témoignages des victimes et témoins, ainsi que d’autres éléments recueillis par le tribunal tout au long de l’instruction.

En ce qui concerne les dommages et intérêts, ils demandent que chaque victime de meurtre soit indemnisée à la hauteur de 50 milles dollars américains, 40 milles pour chacune de disparition forcée, 30 milles pour chacune des victimes d’esclavage sexuelle, 20 milles dollars pour chaque victime de viol, même montant pour celle ayant subi de la torture.

Séance tenante, le tribunal a pris acte de ces plaidoiries.

Les audiences se poursuivent lundi 28 octobre, avec les réquisitions du ministère public, qui suivra l’étape des plaidoiries de la partie défenderesse avant la prise du dossier en délibéré.


Pascal D. NGABOYEKA