Révision de la Constitution en RDC : Guy Loando soutient une exécution sans débat
La question de la révision de la Constitution en République Démocratique du Congo (RDC) alimente un vif débat parmi les acteurs politiques et dans l’opinion publique. Alors que le président Félix Tshisekedi a exprimé son intention de modifier certains aspects du texte fondamental, les positions divergent, allant d’un soutien inconditionnel à des critiques modérés.
Guy Loando : « Les propos du chef de l’État ne se discutent pas »
Guy Loando, ministre de l’Aménagement du territoire et figure clé de l’Alliance pour le Renouveau et l’Excellence du Peuple (AREP), a exprimé un soutien sans réserve à la démarche du chef de l’État. Lors d’une déclaration récente, il a affirmé que les décisions présidentielles doivent être appliquées sans débat.
« Les propos du chef de l’État ne se discutent pas. Lorsqu’il parle, ça s’exécute », a-t-il martelé, illustrant une discipline partisane stricte au sein de son mouvement. Pour Loando, la révision constitutionnelle est une nécessité pour répondre aux aspirations du pays et consolider les réformes voulues par Félix Tshisekedi.
Jean-Pierre Lisanga Bonganga : un soutien critique et nuancé
De son côté, Jean-Pierre Lisanga Bonganga, ancien ministre sous le régime de Joseph Kabila et membre de l’opposition, a adopté une posture plus nuancée. Tout en soutenant l’idée d’une révision de la Constitution, il n’a pas hésité à pointer des lenteurs dans le processus.
« Nous soutenons l’idée du Président de la République pour sa vision légendaire de changer la Constitution », a-t-il déclaré. Cependant, il a critiqué le manque de célérité dans la mise en œuvre, estimant que « ce n’est pas normal que le Président ait lancé le go, et que certains traînent encore le pas. » Bonganga plaide pour une révision qui transcende les clivages politiques afin de servir l’intérêt national.
Une question qui divise et mobilise
La perspective d’une révision constitutionnelle en RDC divise profondément. Si certains y voient une opportunité de moderniser les institutions et de renforcer la gouvernance, d’autres craignent des dérives autoritaires ou une manipulation des règles démocratiques.
Dans ce contexte, l’avenir de ce projet dépendra de la capacité du président Félix Tshisekedi à mobiliser un consensus, tout en rassurant une population souvent méfiante face aux réformes institutionnelles. Les semaines à venir pourraient être décisives pour l’orientation de ce débat crucial pour l’avenir politique du pays.
Zola NKOS, L’INTERVIEW.CD