RDC : Les FARDC et les Wazalendo reprennent Walikale aux rebelles du M23
Walikale, Nord-Kivu – 3 avril 2025 – Dans une opération militaire d’envergure, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les combattants Wazalendo, ont repris le contrôle total de Walikale-Centre, une localité stratégique du Nord-Kivu, ce mercredi 2 avril 2025. Cette victoire marque un tournant significatif dans la lutte contre les rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa et l’ONU par le Rwanda, qui occupaient la cité depuis plusieurs semaines.
Les affrontements, qui ont débuté dans la matinée du mercredi, ont été d’une intensité rare. Selon des sources locales, les FARDC et leurs alliés Wazalendo ont lancé une attaque coordonnée contre les positions du M23/AFC à Walikale-Centre, notamment autour de l’aérodrome et du bureau administratif du territoire. Des frappes aériennes, menées par des Sukhoï-25 de l’armée congolaise, ont appuyé l’offensive terrestre, infligeant de lourdes pertes aux rebelles. “90 % des forces ennemies ont été neutralisées”, a affirmé une source militaire proche des opérations, soulignant la puissance de feu déployée.
Après des heures de combats acharnés, les FARDC et les Wazalendo ont réussi à déloger les rebelles, rétablissant le drapeau congolais sur les principaux bâtiments de la ville. “Walikale est à nouveau sous contrôle congolais”, a déclaré un porte-parole des FARDC, saluant le courage des soldats et des patriotes Wazalendo.
La prise de Walikale par le M23, le 19 mars dernier, avait marqué une avancée significative pour le groupe rebelle, qui cherchait à consolider son emprise sur cette zone riche en minerais, notamment l’étain et l’or. Située à un carrefour stratégique entre Goma et Bukavu, Walikale représentait un enjeu économique et militaire crucial. Cependant, malgré leur annonce de retrait le 22 mars – non suivie d’effet –, les rebelles ont été incapables de résister à la contre-offensive loyaliste.
Des témoignages locaux rapportent que les combattants du M23 ont fui en désordre, abandonnant armes et équipements sous la pression des forces congolaises. “Nous avons entendu les avions, puis les tirs ont cessé. Les rebelles sont partis en courant”, raconte un habitant de Walikale-Centre, encore sous le choc des événements.
Cette reconquête est perçue comme une victoire autant symbolique que stratégique pour le gouvernement de Kinshasa. Elle intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC, où le M23 a intensifié ses offensives depuis 2021, prenant le contrôle de plusieurs localités clés comme Goma et Bukavu. La collaboration entre les FARDC et les Wazalendo, ces milices d’autodéfense surnommées “patriotes”, démontre une synergie croissante face à la menace rebelle.
“Nos forces ont prouvé leur détermination à défendre l’intégrité territoriale du pays”, a déclaré un officier supérieur des FARDC. De leur côté, les Wazalendo, souvent critiqués pour leurs méthodes, mais salués pour leur connaissance du terrain, ont joué un rôle clé dans cette opération, galvanisant les efforts des troupes régulières.
Malgré cette avancée, la situation reste précaire. Les combats ont provoqué de nouveaux déplacements de populations, et la présence de groupes armés dans les environs de Walikale demeure une menace. Les FARDC ont annoncé leur intention de consolider leurs positions pour empêcher toute contre-attaque du M23, tandis que des appels à une aide humanitaire d’urgence se multiplient pour venir en aide aux civils affectés.
Sur le plan diplomatique, cette victoire pourrait renforcer la position de Kinshasa dans les négociations régionales, alors que les efforts de paix, notamment sous la médiation de l’Angola, peinent à aboutir face à l’intransigeance du M23 et aux accusations de soutien rwandais.
La reprise de Walikale redonne espoir aux habitants de la région, épuisés par des années de conflit. “Nous voulons la paix, mais aussi la justice. Que les FARDC restent pour nous protéger”, confie une commerçante locale. Pour l’heure, les forces loyalistes célèbrent une étape importante dans leur lutte pour reprendre le contrôle de l’est du pays, mais le chemin vers une stabilité durable reste semé d’embûches.
Zola NKOSI, L’INTERVIEW.CD
