RDC : Le gouvernement suspend les activités du PPRD, parti de l’ex-président Joseph Kabila

RDC : Le gouvernement suspend les activités du PPRD, parti de l’ex-président Joseph Kabila

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé ce samedi 19 avril 2025 la suspension immédiate des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique fondée et dirigée par l’ancien président Joseph Kabila. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes dans l’est du pays, et depuis l’annonce de Joseph Kabila à Goma, zone occupée par le groupe armé M23.

Dans un communiqué officiel, le VPM Jacquemain Shabani dénonce l’attitude qu’il qualifie d’« ambiguë » de Joseph Kabila face à cette « guerre d’agression » menée par le Rwanda. Il est reproché à l’ex-chef de l’État, aujourd’hui sénateur à vie et autorité morale du PPRD, son silence jugé assourdissant face à l’occupation d’une partie du territoire national, mais surtout son retour controversé à Goma, une ville sous influence des forces ennemies. Le fait que sa sécurité y soit assurée par ces mêmes forces soulève, selon les autorités, de graves interrogations sur sa position réelle dans le conflit.

Ainsi, s’appuyant sur les articles 29, 30 et 31 b de la loi sur les partis politiques, le gouvernement a ordonné la suspension de toutes les activités du PPRD sur l’ensemble du territoire national. Le dossier est désormais entre les mains du parquet près la Cour constitutionnelle, en vue de poursuites judiciaires.

En outre, Jacquemain Shabani accuse clairement l’ancien président de faire preuve d’un « activisme » troublant et d’un « silence coupable, voire complice » dans cette période de crise sécuritaire aiguë. Ces comportements, martèle-t-il, constituent une violation des lois encadrant les partis politiques et du statut particulier accordé aux anciens chefs d’État.

Parallèlement à cette suspension, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a ordonné l’ouverture de poursuites judiciaires contre Joseph Kabila et ses proches, les soupçonnant de soutenir le M23. Il a également ordonné la saisie de l’ensemble des biens mobiliers et immobiliers appartenant à l’ancien président.

Cette série de mesures marque une escalade significative dans les relations entre le gouvernement actuel et l’ancien chef de l’État, dans un contexte de crise sécuritaire majeure dans l’est de la RDC.

Jean-Robert Djema/L’INTERVIEW.CD