RDC – Environnement : le Pangolin, une espèce rare mais menacée d’extinction

RDC – Environnement : le Pangolin, une espèce rare mais menacée d’extinction

On célèbre ce samedi 19 février, la journée internationale de Pangolin (JIP).

Cette journée a été instaurée au regard du regain d’exploitation et de la menace d’extinction qui pèse sur les espèces de Pangolin. Cette journée est célébrée le troisième samedi du mois de février de chaque année depuis 2012, l’année au cours de laquelle a eu lieu la première conférence des spécialistes de Pangolin.

Selon le chef de travaux Joël Mbusa Mapoli, spécialiste de pangolin, qui a accordé un interview exclusif à L’INTERVIEW.CD ce samedi 19 février 2022, les pangolins d’Afrique (Manidae, Pholidota), sont les seuls mammaliens couverts d’écailles au monde.

Il indique qu’il existe 8 espèces parmi lesquelles 4 en Asie du Sud-Est, à savoir :

  • Manis pentadactyla (P. à courte queue vivant
    en Chine),
  • M. crassicaudata (Pangolin indien),
  • M. javanica (Pangolin de Malaisie : arboricol)
  • M. culionsis (P. de Philippine) ;

Et 4 en Afrique:

  • Manis (Smutsia) temminckii (P.de temminck),
  • M. (Smutsia) gigantea (P.géant),
  • M.(Phantaginus) tricuspis (P.à
    ventre blanc),
  • M. (Uromanis) tetradactyla (P.à
    ventre noir).

Les 3 dernières espèces sont rencontrées dans les forêts et savanes de basses altitudes de la RDC.

Selon ce spécialiste, tous les pangolins sont insectivores. Ils se nourrissent essentiellement des fourmis et thermites.

Un pangolin consomme jusqu’à 70 millions d’insectes par an, indique le specialist.

Ces mammifères sont considérés parmi les régulateurs des populations des fourmis et thermites.

Ce sont des animaux nocturnes, solitaires et timides (mode de vie cryptique).

La femelle ne donne qu’un petit par an et la longévité à l’état sauvage n’est connue pas ; mais il y a des enregistrements d’animaux captifs vivants jusqu’à 20 ans.

Cependant, les individus prélevés dans la nature survivent rarement en captivité, généralement pas plus de 4-5 ans.

Ils meurent suite au stress et aux maladies. Leur vue est médiocre, mais l’odorat et l’ouïe sont très développés.

Leur système de défense est nul face à l’homme.

En effet, en cas de danger, l’animal s’enroule en boule. Ceci le protège des prédateurs comme les lions et autres carnivores, mais facilite malheureusement leur collecte à grande échelle
par les humains.

“Les pangolins sont aujourd’hui en péril. Ces dernières années, la forte demande de leur viande et d’écailles par les restaurants et la médecine traditionnelle en Asie du Sud-Est (principalement la Chine et le Vietnam) a eu pour conséquence l’augmentation rapide de l’incidence du déclin des pangolins asiatiques”, note Joël Mbusa Mapoli.

Suite à la demande croissante, les espèces asiatiques sont en train de devenir de plus en plus rare.

En conséquence, les trafiquants se tournent vers les espèces africaines pour répondre à cette demande. En attendant, les espèces africaines font l’objet d’une surveillance supplémentaire de la pression de la demande locale et régionale de viande de brousse.

On sait très peu de choses sur les impacts de ces aggravantes menaces sur ces espèces.

Toutes les espèces de pangolin du monde
sont du jour le jour repérées dans le commerce illégal.

Selon les estimations, un pangolin est tué après chaque 5 minutes spécifiquement à cause de ses ‘écailles’.

Néanmoins, les efforts de conservation ciblant les pangolins en Afrique Centrale ont été entamés.

Depuis 2016, toutes les espèces des pangolins ont été déclarées Vulnérables (Vu) par l’UICN et classée à l’Annexe I de la CITES.

Les nombreux Etats de leur aire de répartition ont des lois interdisant la capture et le commerce de toute espèce protégée.

Malheureusement l’application de ces lois patine.

Selon lui, il est donc temps, plus que jamais pour que chacun apporte sa pierre de contribution pour la protection de ces animaux, avant qu’il ne soit tard.

Milan Kayenga/ L’INTERVIEW.CD