Nord-Kivu : La société civile craint que le massacre de Kishishe se produise aussi à Buvunga ( S.O.S )

Nord-Kivu : La société civile craint que le massacre de Kishishe se produise aussi à Buvunga ( S.O.S )

La société civile de Rumangabo au Nord-Kivu alerte sur les violations graves des droits humains dans la localité de Rumangabo, Mushoro et Kamusole en groupement de Kisigari, territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

Dans une lettre de dénonciation intitulée ” la population est entre la vie et la mort !”, la société lance une demande de secours aux civils qui sont en danger.

Selon la société civile, en date du 09 décembre 2022, les villages de Katale, Rurengero, Kinyentama et Ntamuhanga ont été vidés de leurs populations sur ordre des “terroristes M23”.

Une grande partie de cette population a trouvé refuge à Buvunga, village situé à 3 Km au Sud de Katale, et cela sans aucune mesurede protectioncontre les intempéries.

Certaines de ces populations passent nuit à la belle étoile et d’autres dans des familles d’accueil, indique la société civile.

Entre temps, les maisons abandonnées à Katale, Rurengero et Ntamuhanga sont à présent occupées par les éléments M23, fait savoir notre source.

En date du 11 décembre 2022, “toute la population de la localité Mushoro dont le grand foyer de concentration de la population de Biruma, a été chassée les heures du soir sans aucune mesure
de protection”.

“Même les malades dans le Centre de Santé de Biruma ont été brutalement chassés,
les infirmiers déshabillés de leurs blouses médicales et le Centre de santé scellé par les éléments M23″, s’inquiète la société civile.

La même déclaration ajoute qu’en date du 12 décembre 2022, plus de 8 000 ménages qui venaient de trouver refuge à Buvunga accompagnés des familles qui les ont accueillis viennent de recevoir l’ordre d’abandonner Buvunga dans une heure, sans leur préciser la destination.

Suite à une souffrance aiguë, cette population vient de résister de sortir de Buvunga et se dit attendre que la mort les trouve là car la souffrance qu’elle traverse est plus que la mort.

Pour la société civile, cette pratique de déplacer les habitants de leurs villages vers les montagnes provoque beaucoup d’inquiétudes dans le chef de la population et même de la société civile.

La société civile craint qu’un massacre assimilé à celui de Kishishe ne se reproduise à Buvunga surtout que les actes criminels sont déjà visibles, a alerté Mahano Henri, président de la société civile de Rumangabo.

Pour rappel à Kishishe, plus 200 personnes ont été tuées par les combattants présumés ADF, d’après les informations livrées par plusieurs sources dans cette partie du territoire de Rutshuru.

Milan Kayenga/ L’INTERVIEW.CD