Maniema : 77 % des ménages en insécurité alimentaire

Maniema : 77 % des ménages en insécurité alimentaire

Kindu, le 29 décembre 2024 – La situation alimentaire dans la province du Maniema est alarmante : au moins 77 % des ménages vivent en insécurité alimentaire. Cette statistique inquiétante provient du rapport publié suite à l’évaluation approfondie de la sécurité alimentaire en situation d’urgence (FSA 2024), menée en août 2024.

Cette étude, réalisée en collaboration avec l’Institut national de la statistique (INS) et financée par le Programme alimentaire mondial (PAM), met en lumière une crise qui affecte une grande partie de la population de cette province de l’Est de la République Démocratique du Congo.

Selon Michel Mukombelwa, directeur provincial de l’INS/Maniema, plusieurs facteurs contribuent à cette insécurité alimentaire :

  • L’inaccessibilité des routes : le mauvais état des infrastructures routières empêche l’approvisionnement régulier des marchés locaux et limite l’écoulement des produits agricoles.
  • La hausse des prix des denrées alimentaires : les coûts élevés des produits de première nécessité rendent leur accès difficile pour les ménages, en particulier pour ceux vivant en milieu rural.
  • Les catastrophes naturelles : des événements tels que des inondations et des sécheresses récurrentes ont détruit des cultures et réduit les rendements agricoles, aggravant la précarité alimentaire.

Ce rapport met en lumière la vulnérabilité des communautés du Maniema, qui font face à des défis quotidiens pour se nourrir. La situation exige une réponse urgente des autorités provinciales et nationales, ainsi que des organisations humanitaires, pour atténuer les impacts de cette crise.

Face à cette crise, les experts appellent à :

  1. La réhabilitation des infrastructures routières pour faciliter l’accès aux marchés et aux zones de production.
  2. La mise en place de programmes de soutien aux agriculteurs, incluant l’accès aux semences et aux outils agricoles.
  3. La stabilisation des prix des denrées alimentaires, notamment via des subventions ou des contrôles pour protéger les ménages les plus vulnérables.
  4. Des interventions humanitaires ciblées, comme la distribution de vivres et des programmes de nutrition pour les enfants et les femmes enceintes.

Le Maniema, province au potentiel agricole important, pourrait inverser cette tendance avec des investissements et des stratégies adaptées. Cependant, sans actions rapides et coordonnées, cette insécurité alimentaire risque de s’aggraver, affectant durablement les conditions de vie des populations locales.

La publication de ce rapport est un appel à l’action. Il reste à voir si les recommandations seront suivies pour transformer cette alerte en opportunité d’amélioration pour la province.

Zola, NKOSI, L’INTERVIEW.CD