Licenciements massifs dans l’armée rwandaise : Kagame a-t-il peur pour sa sécurité ?

Le président rwandais Paul Kagame a récemment procédé à une restructuration significative de l’appareil militaire et sécuritaire du pays, qui a inclus le licenciement de plus de 200 officiers militaires, dont certains de haut rang. Ce changement radical a soulevé des questions sur la motivation derrière ces décisions.
Les licenciements ont été annoncés après que Kagame a nommé un nouveau ministre de la Défense, un chef d’armée et un chef de la sécurité intérieure. Juvenal Marizamunda, précédemment à la tête des services correctionnels du Rwanda et ancien inspecteur général adjoint de la police, a été nommé ministre de la Défense, remplaçant Albert Murasira qui occupait ce poste depuis 2018. Mubarak Muganga a été nommé nouveau chef d’état-major de la défense, et Vincent Nyakarundi est devenu le chef d’état-major de l’armée.
Parmi les officiers de haut rang licenciés figuraient le major général Aloys Muganga, ancien commandant des forces mécanisées, et le général de brigade Francis Mutiganda, qui avait été responsable de la sécurité extérieure au sein du Service national de renseignement et de sécurité (NISS) jusqu’en 2018. Aucune raison spécifique n’a été donnée pour ces changements, et les licenciements ont été dits immédiats.
Le remaniement et les licenciements interviennent dans un contexte de tensions accrues dans la région. L’armée de la République démocratique du Congo a récemment accusé l’armée rwandaise et le groupe rebelle M23 de planifier une attaque contre la ville congolaise orientale de Goma. Le gouvernement rwandais et les rebelles ont nié ces accusations.
Étant donné l’absence de raisons explicites pour la révision militaire, les motivations sous-jacentes restent un sujet de spéculation. Une possibilité pourrait être une réaction aux tensions régionales avec la RDC, mais sans preuve supplémentaire, cela reste une conjecture. Alternativement, le remaniement pourrait être lié à des problèmes internes au sein de l’armée rwandaise, car les généraux licenciés ont été rapportés être renvoyés pour “indiscipline”.
En l’absence de déclarations claires du président Kagame ou d’autres responsables rwandais, nous ne pouvons que supposer que les changements ont été provoqués par des préoccupations pour la sécurité personnelle de Kagame. Il est crucial de noter que ce ne sont que des possibilités, et des informations supplémentaires ou des déclarations officielles seraient nécessaires pour confirmer l’une de ces théories.
Malgré les changements significatifs, la préparation opérationnelle ou la capacité de l’armée rwandaise ne sont pas signalées comme étant affectées. Cependant, les implications à long terme de ce remaniement sur la dynamique de sécurité au sein du Rwanda, et peut-être avec ses voisins, restent incertaines.
Il s’agit d’une situation en cours d’évolution et de nouvelles informations pourraient apparaître dans les jours ou les semaines à venir, ce qui permettrait de mieux comprendre les motivations du président Kagame pour ces changements importants.
Rédaction L’INTERVIEW.CD