Kinshasa/Saut-de-mouton de Pompage : les habitants s’interrogent

Kinshasa/Saut-de-mouton de Pompage : les habitants s’interrogent

Depuis l’annulation de son inauguration du lundi 23 décembre 2019, les travaux n’ont toujours pas repris et les conditions de vie des habitants de ce coin de la capitale continuent de se dégrader.

De ce fait, les usagers de la route retiennent le refus du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de livrer à la population un ouvrage inachevé : sans parking, sans les voies complémentaires, sans l’éclairage public et sans l’assainissement du milieu.

Reliés au reste de la ville par le pont de Pompage et désormais le célèbre saut-de-mouton de Pompage, à quelques mètres seulement du premier ouvrage, plusieurs quartiers populaires de Mont-Ngafula sont actuellement dans le désarroi, les usagers de cette route désespèrent de l’absence d’un calendrier clair après le 23 décembre 2019. «Nous comprenons que le chef de l’Etat veuille s’assurer de l’achèvement des travaux avant l’inauguration de l’ouvrage, mais il devrait venir voir de plus près nos conditions de vie. Nous vivons un calvaire depuis le 3 mai 2019, date du lancement des travaux. Cela va continuer jusqu’à quand ? Un projet de trois mois mais nous en sommes aujourd’hui à plus de huit mois », a expliqué Jacques N.

Au lendemain du démarrage des travaux, les ingénieurs ont prévenu les habitants de la délicatesse de l’ouvrage en construction et des désagréments inévitables.
Mais personne ne pouvait deviner que les travaux de 90 jours allaient s’étendre sur une période aussi longue.

Selon le programme, il y a encore des ajustements, notamment la construction des voies complémentaires et du parking, sans oublier l’éclairage public et l’assainissement.

L’objectif de départ était de désengorger le rond-point Pompage en facilitant le trafic dans cinq sens vers Mbudi.

“Certains habitants des quartiers situés après le pont n’hésitent pas à déposer leurs véhicules à la station ou à la police pour éviter de traverser la zone rouge le matin” a-t-il renchérit.

Des bruits persistants font état du détournement des deniers publics et de la mise aux arrêts de certains responsables du projet. « Il y a eu deux millions de dollars américains pour ces travaux. Nous avons appris l’interpellation du responsable de l’Office de voirie et de drainage. Il faut plus de sérieux dans le déroulement des travaux.

Nos autorités doivent apprendre aussi à respecter la population. Il est inacceptable de lancer des travaux aussi délicats sans aménager des issues alternatives pour assurer une circulation fluide pendant les travaux. En tout cas, cela se passe ainsi sous d’autres cieux. Vraiment, c’est regrettable pour nous. Je crois que si le président passait une seule journée ici chez nous, il imposerait que la circulation se fasse rapidement sur le pont pour nous épargner autant de souffrance.

Je ne voudrai pas que cet ouvrage ne devienne qu’un simple enjeu politique ou politicien. Il y a des familles qui marchent dans la boue, frôlent tous les jours le danger avec les gros camions bennes et les wewa peu respectueux du passage piéton. Nous avons aussi droit à un minimum de respect» a-t-il conclu.

Bivince Mpungu