Kinshasa : campagne sur la Scolarisation des jeunes filles

Kinshasa : campagne sur la Scolarisation des jeunes filles
Une vue des orateurs et quelques parents à la paroisse maman BOSAWA de MIKONDO (photo JPS). L'INTERVIEW.CD

Les participants ont plaidé pour le retour des cours de civisme, morale et de religion dans le programme scolaire, tandis que la DGA de CENADIF a proposé la création d’une direction chargée du changement de comportement.

La campagne de sensibilisation sur l’importance de la scolarisation de la jeune fille débutée mardi 17 décembre à MALUKU à 80 Kilomètres du centre-ville de Kinshasa, s’est poursuivie, vendredi 20 et lundi 23 décembre derniers respectivement à MIKONDO à la paroisse Mama BOSAWA et au centre des Handicapés Physiques à Gombe.

Si le premier jour de la campagne, c’est aux jeunes filles de l’institut MALUKU que les missionnaires du CENADIF se sont adressées, la deuxième et la troisième journées de sensibilisations étaient plutôt destinées aux parents et, promoteurs d’écoles.

C’était une occasion rêvée pour MBELA MUNKONKOLE Bethie et papa MICHEL de parler de la carte postale du CENADIF et des devoirs des parents et chefs d’établissements scolaires envers les écolières, étudiantes et élèves filles.

Michel qui a parlé du volet éducation n’a pas manqué de relever les antivaleurs qui ont fait jour dans nos milieux scolaires où l’on enregistre des pratiques qui ternissent l’image de l’enseignement national en République Démocratique du Congo et contribuent par ricochet à la baisse du niveau de nos enfants.

Les élèves surtout filles ont abandonné la vertu des efforts et ont cédé à la paresse, en cherchant à passer des classes par des voies illégales et proscrites par l’éthique et les règlements scolaires.

La plupart d’entre elles en effet, cherchent à réussir par la corruption ou en vendant leur charme aux professeurs et enseignants. Ce qui a même produit un phénomène qu’on appelle «points sexuellement transmissibles ».

Qui sont responsables de cette pratique ? S’est interrogé M.Michel, la main sur le cœur.

En tout cas sans détours, cet orateur qui parlait comme prêchant à l’église, a pointé du doigt accusateur les enseignants. Ces derniers dira-t-il, ne doivent pas profiter de leur position pour profiter des élèves ou étudiantes. Ils doivent se considérer comme parents vis-à-vis des écolieres ou étudiantes.

Parce que faire passer de classe des écolières par des facilités comme ils le font, ne profitent pas aux enfants. Bien au contraire. Ce qui fait que plusieurs jeunes filles, qui terminent l’école primaire même les humanités ne savent pas bien lire ni écrire.

C’est encore pire quand elles embrassent la vie professionnelle – où seule la compétence compte.

Les promoteurs d’écoles également interpellés

Les promoteurs d’écoles et chefs d’établissements scolaires sont également appelés à observer des principes pédagogiques et éthiques pour réussir la formation qu’ils dispensent aux enfants.

Ils doivent par exemple s’interdire d’obliger les parents à payer l’uniforme des élèves à l’école à des prix qui dépassent tout entendement. Dans le seul but de se remplir les poches. Une école n’est pas un complexe commercial pour se taper des bénéfices.

Ils sont appelés à éviter l’organisation des journées culturelles ou festivals scolaires si cela ne profite pas réellement aux élèves. Beaucoup de scandales ont été enregistrés pendant ces manifestations qui ont terni l’image de certains établissements scolaires ici à Kinshasa.

Création d’une direction de changement de comportement

Au vu de tous les abus qu’on observe aussi bien à l’école que dans le chef des parents, la DGA du CENADIF (centre national de documentation et informations sur la famille), Mme AGOLOA a plaidé en faveur de la création au sein du ministère du Genre, d’une direction exclusivement chargée du changement du comportement.

Ce nouveau service sera chargé de mettre en place, des mécanismes et stratégies devant aider à changer des comportements.

Parce que de son point de vue, dans les antivaleurs et mauvais comportements observés chez les jeunes filles, les parents sont en partie responsables.

Ils sont appelés à s’assumer et à veiller au moindre dérapage de leurs filles à la maison.

Ils doivent instaurer le dialogue entre parents et enfants, servir de modèle dans leur comportement de tous les jours. Ils doivent par exemple éviter d’insulter la maman ou le papa devant les enfants.

La maman de son coté, doit s’interdire de dénigrer le papa devant les enfants. Ce qui amène parfois les filles et même les garçons à désobéir devant le papa.

Les parents ont également le devoir de veiller aux émissions télévisées et aux téléphones androïdes de leurs filles qui sont devenus, une autre voie pour apprendre des mauvaises pratiques.

Alain MISHIKU satisfait

La séance de sensibilisation sur l’importance de la scolarisation de la jeune fille à l’étape de MIKONDO en la salle paroissiale Mama BOSAWA, n’a pas laissé indifférent nombre d’observateurs.

C’est le cas d’Alain MISHIKU, directeur financier du CENADIF- qui s’est dit satisfait de voir des parents et surtout des mamans de KISANGANI s’exprimer librement. Ces vieilles dames dira-t-il, n’ont pas assez d’occasion de dire ce qu’elles pensent du fond de leur cœur. Alors qu’à la campagne de sensibilisation, elles ont eu occasion de placer un mot pour donner un avis devant ce drame d’antivaleurs qui ruine la société congolaise ces derniers jours.

Jean Pierre SEKE