Inondations à Kinshasa : réunion de crise et mesures d’urgence annoncées

Kinshasa, 16 avril 2025 – Face à la montée des eaux qui engloutit des quartiers entiers de Kinshasa, une réunion d’urgence s’est tenue mardi 15 avril à la Cité de l’Union africaine, sous la présidence de Félix Tshisekedi. Autour de la table, ministres, responsables provinciaux et élus locaux ont affiché des mines sombres, confrontés à une catastrophe d’ampleur. Objectif : dresser un état des lieux et définir des actions immédiates pour venir en aide aux victimes.
Les inondations, aggravées par des pluies torrentielles, laissent derrière elles un sillage de désolation. Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a livré des chiffres accablants : 75 personnes ont perdu la vie, et plus de 11 000 sinistrés se retrouvent démunis, répartis dans quatre camps d’hébergement improvisés. Ces chiffres, froids, racontent une réalité déchirante pour des milliers de familles.
Dès la veille, une cellule de crise pilotée par la Première ministre avait jeté les bases d’une riposte. Les discussions ont porté sur les besoins les plus pressants : abris, nourriture, soins médicaux, et protection des populations vulnérables. Parmi les mesures envisagées, l’une fait déjà parler : la démolition des habitations construites illégalement dans les zones à risque, souvent situées en bordure de rivières ou sur des terrains inondables. Une décision qui, bien que nécessaire, risque de susciter des tensions.
Dans les heures à venir, le gouvernement promet d’annoncer un plan d’action concret. Ces mesures devront non seulement répondre à l’urgence, mais aussi poser les jalons d’une meilleure prévention face aux catastrophes climatiques, de plus en plus fréquentes dans la capitale.
En clôture, Félix Tshisekedi a rendu hommage aux équipes mobilisées sur le terrain, des secouristes aux agents municipaux. Il a martelé la nécessité d’un soutien indéfectible aux sinistrés, tout en appelant à une gestion rigoureuse de la crise. « Cette tragédie nous rappelle notre devoir de solidarité, mais aussi l’urgence de mieux protéger notre capitale », a-t-il déclaré, selon des proches de la présidence.
Alors que Kinshasa pleure ses morts et panse ses plaies, cette réunion marque un tournant. Mais pour les habitants des quartiers inondés, l’attente de solutions concrètes reste teintée d’angoisse. La capitale, asphyxiée par l’urbanisation anarchique et les aléas climatiques, joue une course contre-la-montre
Zola NKOSI, L’INTERVIEW.CD