Beni : Des pygmées déplacés de guerre oubliés par le gouvernement et les organisations d’aide humanitaire

Plusieurs familles pygmées déplacées de guerre vivent difficilement ces jours en ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu.
Ces premiers citoyens éprouvent d’énormes difficultés pour trouver à manger puisqu’ils n’ont plus accès aux forêts, leur milieu naturel suite à la guerre.
Le rédacteur de L’INTERVIEW.CD qui a rencontré dimanche 9 avril 2023 plus de 20 ménages qui se sont installés à Pasisi, témoignent une situation de précarité que traversent ces déplacés de guerre.
Ils sont cantonnés à Pasisi, partie ouest de la ville de Beni sur l’axe Beni-Mangina dans une parcelle d’un particulier de bonne volonté et d’autres dans un marché de la place.
Ces pygmées s’y sont installés depuis environ deux ans, après des graves menaces sécuritaires qui ont secoué leurs milieux de provenance notamment Mungamba, Apende, Byaney, Otomabere en territoire d’Irumu et Mambasa et en territoire de Beni.
Depuis ces temps, ces déplacés de guerre n’ont jamais bénéficié d’une quelconque assistance du gouvernement, moins encore des organisations d’aide humanitaire œuvrant dans la région, témoigne Jean-Paul Beyi Beyi, l’un d’eux.
“Que le gouvernement se penche sur cette question; ici nous souffrons beaucoup. Nous n’avons pas à manger et pas de forêts pour la chasse où la cueillette “, a-t-il expliqué.
D’autres parts, deux femmes martèlent qu’ils ne mangent rien d’autre que les ignames qui sont aussi trouvées difficilement sur place et éprouvent également des difficultés à s’adapter au milieu urbain.
CB Kacheche, l’un des coutumiers pygmées à Apende mais en déplacement à Beni a pour sa part plaidé pour le rétablissement de la paix afin de leur permettre de regagner leurs milieux d’origine.
“Depuis que nous sommes ici, mes administrés souffrent beaucoup. Ils n’ont pas à manger. Je lance un SOS aux autorités de nous venir en aide. Pas moyen de retourner chez nous puisque l’insécurité n’a pas encore dit son dernier mot “, explique-t-il.
Outre ces pygmées cantonnés à Pasisi, plusieurs autres circulent depuis un certains temps dans la ville pour quémander afin de subvenir à leurs besoins primaires.
Milan kayenga/L’INTERVIEW.CD