Vers une nouvelle offensive du M23 au Nord-Kivu ? Les craintes de la société civile

Kinshasa, 27 août 2024 – La situation sécuritaire dans le Nord-Kivu continue de susciter de vives préoccupations, alors que des rapports font état d’un renforcement militaire des Forces de défense rwandaises (RDF) autour des villes stratégiques de Goma et Saké. Selon Jean-Claude Bambaze, membre de la société civile du Nord-Kivu, environ neuf camions remplis de soldats ont été signalés dans l’axe Kibumba, témoignant d’une intensification des préparatifs militaires dans cette région déjà instable.

Jean-Claude Bambaze a exprimé ses inquiétudes quant à ces développements, soulignant que ces forces ont récemment mené des attaques contre les positions des volontaires pour la défense de la patrie, connus sous le nom de Wazalendo, dans le territoire de Masisi. Des attaques similaires ont également été signalées dans les localités de Kikuvo et Katwe, situées dans le territoire de Lubero.

Le membre de la société civile a également averti que le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs sources, ne montre aucun signe d’intention d’arrêter ses opérations militaires. « Le M23 n’a pas l’intention d’arrêter la guerre de conquête. Ils se préparent à lancer des assauts sur de grandes agglomérations », a-t-il affirmé, mettant en garde contre une escalade imminente des combats.

Bambaze a également critiqué l’attitude du M23 face aux appels au cessez-le-feu, notant que le groupe refuse de reconnaître sa responsabilité dans ces initiatives de paix. « Ils ne respectent absolument rien. Pendant qu’ils parlent de cessez-le-feu, ils disent ne pas être concernés par ce cessez-le-feu et que c’est l’affaire du Rwanda et du Congo », a-t-il ajouté, faisant écho aux craintes de nombreux habitants de la région.

L’une des préoccupations majeures soulevées par Bambaze concerne la possibilité d’une “balkanisation de fait” de la région, accentuée par les récentes actions du M23. Il a notamment évoqué un incident où un avion gouvernemental a été empêché de survoler une zone contrôlée par les rebelles, qu’ils considèrent comme leur territoire. « C’est la preuve que ces gens veulent créer un État dans un État », a-t-il déclaré, dénonçant les ambitions sécessionnistes du groupe.

La situation au Nord-Kivu demeure extrêmement tendue, avec des craintes croissantes d’une intensification des hostilités dans les jours à venir.

Zola NKOSI/L’INTERVIEW.CD