Situation politique : les glas du partenariat FCC-Cach sonnent-ils déjà ?

Situation politique : les glas du partenariat FCC-Cach sonnent-ils déjà ?

Les échauffourées et autres manifestations enregistrées à Kinshasa et dans certaines autres provinces du pays depuis plus d’une semaine relatives au débat organisé à l’Assemblée nationale sur les dernières ordonnances présidentielles sur la nomination dans deux entreprises publiques ainsi que l’invalidation par la Cour constitutionnelle, d’une trentaine de députés nationaux de l’opposition s’ajoutent à d’autres frustrations, allant dans le sens de le concéder à ceux qui ne donnaient pas une longue vie au mariage FCC-Cach.

Actuellement, personne ne peut prédire ce que sera la RDC demain, avec ce feu qui brule de partout et allumé par le débat organisé à l’Assemblée nationale sur les dernières ordonnances présidentielles sur la nomination, par le Chef de l’Etat, dans deux entreprises publiques, la Gécamines et la Société nationale congolaise des chemins de fer (SNCC), ainsi que l’invalidation par la Cour constitutionnelle, d’une trentaine de députés nationaux de l’opposition au profit de ceux du Front commun pour le Congo (FCC), l’un des partenaires dans le pouvoir.

Ces deux situations conduisent, à travers le territoire national, à des affrontements entre les partisans du Président de la République, Félix Tshisekedi, et ceux de l’ancien Chef de l’Etat, Joseph Kabila, réunis au sein du FCC, ainsi qu’à des manifestations des membres des partis dont les députés ont été invalidés parmi lesquels le Mouvement de libération du Congo, de Jean-Pierre Bemba, et d’autres partis de la plateforme politique Lamuka, qui a soutenu la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle du décembre 2018.

A Kinshasa et dans les autres provinces du pays, si ce ne sont pas les sièges du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti-phare du FCC, ainsi que certains de ses alliés, qui sont saccagés, ce sont ceux de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Félix Tshisekedi qui sont dévastés. Ce, en dépit du fait que ces deux partis politiques pilotent deux plateformes qui sont en partenariat pour diriger le pays.

Ainsi sonnèrent les glas de l’alliance FCC-Cash

Pour beaucoup, ces deux situations sonnent les glas du partenariat entre le FCC et le Cap pour le changement (Cach) qui ont sonné un accord pour diriger le pays. « Cette situation va surement les diviser », soutient-on avec conviction, dans la cité.

D’autres encore, se rappellent des prédictions de certains analystes qui pensaient que cette alliance FCC-Cach était contre nature et prévoyaient déjà un choc ou un affrontement. « De nombreux acteurs de la Société civile ou de la politique congolaise ne donnaient pas beaucoup d’années à ce mariage parce que les ambitions étaient divergentes. Aujourd’hui, ce qu’ils craignaient est, peut-être, en train d’arriver », a fait constater Parfait Situ, un acteur de la société civile.

Dans la première situation, liée aux affrontements entre le PPRD et l’UDPS, alors qu’il y a de timides appels à l’accalmie de part et d’autres, personne ne savait jusque-là se prononcer ouvertement sur les relations entre les deux partenaires.

Mais, dans une intervention du 12 juin, le nouveau Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, a lancé ce qui peut être considéré comme le premier appel au calme. Mais, ce cadre du parti de Félix Tshisekedi est allé jusqu’à faire une projection sur les rapports entre ces deux partenaires au pouvoir.

Pour Augustin Kabuya, en effet, les accrochages entre militants de l’UDPS et du PPRD ne remettaient pas en cause la coalition FCC-Cach. Après cette série d’échauffourées observées à Kinshasa, à Lubumbashi et dans d’autres provinces du pays, entre les partisans de Cach et du FCC, le secrétaire général de l’UDPS pense que ce qui s’est passé n’était qu’un accident de parcours. « Loin de l’UDPS ou de notre plate-forme de remettre en cause notre coalition, parce nous sommes en train de travailler d’arrache-pied pour trouver des voies et moyens afin de mettre en place un gouvernement », a affirmé Augustin Kabuya, qui a invité les militants de son parti à éviter l’instrumentalisation.

La situation que traverse le pays actuellement vient s’ajouter aux réclamations de la vérité des urnes portées par Lamuka et ses différents leaders. Ceux-ci, en plus de décider de la suspension des activités parlementaires des élus Lamuka, ont promis des actions de grande envergure à partir du 30 juin prochain.

De l’avis de beaucoup de Congolais, la RDC est revenue dans la case d’avant la promulgation des résultats des élections du 30 décembre 2018 ou d’avant ces élections où beaucoup présageaient un embrasement. « Pour éviter cette situation redoutée en ce temps-là, les politiques doivent savoir bien jouer », a conseillé Parfait Situ.

Lucien Masidi