RDC: Le rapatriement de la dépouille mortelle de MOBUTU, un défi à relever par F.Tshisekedi et le nouveau gouvernement ?

RDC: Le rapatriement de la dépouille mortelle de MOBUTU, un défi à relever par F.Tshisekedi et le nouveau gouvernement ?

Les jours passent et passent encore. 22 ans se sont écoulés depuis que le dernier maréchal d’Afrique s’est éteint au Maroc.

Les bruits sur le rapatriement du corps de l’ancien président Mobutu, inhumé au Maroc ne cessent de s’amplifier.

Félix Tshisekedi, actuel président de la République s’est fait élire dans le Grand Équateur, bastion du feu Mobutu derrière cette promesse, celle de l’enterrer dans son pays.

Le nouveau Chef du gouvernement, Sylvestre Ilunga a inscrit le rapatriement du corps de celui qu’on appelait SESEKO KUKUNGBENGU WA ZAMBANGA parmi les points faisant partie intégrale de la réconciliation nationale.

Ceci reste en tout cas aux yeux de tous, un grand défi que doivent relever le président de la République FATSHI , et le premier Ministre Sylvestre Ilunga.

Oui, Mobutu mérite bien l’honneur d’être enterré dans son Pays.

Le rapatriement de Mobutu est-il pertinent ? * C’est un rapatriement qui un sens logique car il faut bien comprendre que plusieurs responsables congolais décédés à l’étranger n’ont pas pu reposer en RDC. On peut aussi évoquer le cas de Moïse Tshombe dont le corps repose toujours en Belgique.

Le rapatriement d’Etienne Tshisekedi, père biologique du président Félix Tshisekedi doit être l’ouverture d’une une opportunité. Si l’on écoute les discours des uns et des autres au cours des hommages rendus à Tshisekedi ces derniers jours, on comprend bien que nous sommes *dans le cadre d’une politique de réconciliation.

Cette question concernant Mobutu est aussi à mettre en lien avec le contexte politique. Si Félix Tshisekedi n’était pas président, le corps de son père ya TSHITSHI n’aurait sans doute pas pu être rapatrié.

Mobutu incarnait une forte personnalité qui en imposait non seulement en Afrique mais aussi sur la scène internationale.

Ce que représente le souvenir de Mobutu dans le Congo de 2019
Il y a toute une nouvelle génération qui n’a pas connu Mobutu mais il existe une certaine nostalgie liée notamment à la grandeur du pays, au fait qu’il incarnait une forte personnalité qui en imposait non seulement en Afrique mais aussi sur la scène internationale.

On comparait souvent Joseph Kabila et Mobutu, mais pour dire que si ce dernier était encore là, le voisin rwandais n’aurait sans doute pas pris un tel ascendant sur la politique congolaise. On entendait beaucoup aussi que, jamais sous Mobutu, le Congo ne serait devenu la risée du monde entier !

Rappelons aussi que, sous Mobutu, il n’y a pas eu de violences comme celles que l’on a connu à l’Est du pays, les massacres de Kamwina Nsapu,etc. Actuellement, mises à part les deux guerres au Shaba (Katanga) dans les années 70 et la crise des mercenaires à la fin des années 60, mais de manière générale, il y a ce souvenir de paix.

On parle encore également du nationalisme congolais consolidé sous Mobutu, ce refus de voir le Congo perdre un seul centimètre de territoire, une Nation une et indivisible.
Les liens aujourd’hui entre le président Félix Tshisekedi et la mémoire de Mobutu

Rappelons qu’Etienne Tshisekedi et Mobutu ont longtemps travaillé ensemble. ” Le vieux ” a occupé les plus hautes responsabilités. Même au moment de sa dissidence avec Mobutu, Etienne Tshisekedi occupait encore plusieurs fonctions au sein de ce qu’on appelait à l’époque le conseil législatif, l’équivalent du Parlement. Ensuite, depuis 1982, lorsqu’Etienne Tshisekedi a créé l’UDPS avec treize autres parlementaires, il s’est assumé dans un rôle d’anti-Mobutu, en particulier après 1990. Mais malgré les moments de forte tension, il y a eu des périodes de réconciliation : n’oublions pas qu’Etienne Tshisekedi a même été Premier ministre à la toute fin du règne de Mobutu pour essayer de mettre fin à l’offensive des rebelles de Laurent Désiré Kabila en 1996-1997.

Dans le contexte actuel où Félix Tshisekedi oeuvre pour s’assurer une légitimité nationale, Nous pensons qu’il va vouloir faire en sorte que le rapatriement de Mobutu se fasse, car il en fait promesse lors de sa campagne électorale pour la présidentielle du 30 décembre à l’Equateur.

Ce serait pour lui un atout important dans sa quête de légitimité, une occasion de se démarquer de la politique de Joseph Kabila. Il peut en tirer d’importants bénéfices politiques.. Il ne faut pas perdre de vue la dimension politique donnée aux obsèques d’Etienne Tshisekedi.

On se souvient que lors de l’investiture de Félix Tshisekedi, le seul chef d’Etat étranger présent était le kényan Uhuru Kenyatta. Aux funérailles de son père, les présidents congolais, rwandais et angolais avaient fait le déplacement et plusieurs autres pays étaient représentés. C’était l’occasion pour lui d’adresser un vrai message politique sur le thème de la légitimité.

Le non rapatriement du corps de Mobutu sera sans doute l’échec pour le président de la République Félix Tshisekedi Tshilombo et le premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Car le discours du président lors de la campagne électorale serait considérée comme une pure démagogie par les Équatoriens et celui du premier Ministre comme Bluff par la population congolaise en général et les élus du peuple en particulier.

Un monument doit être érigé en mémoire du dernier maréchal d’Afrique, à l’instar de Lumumba, Kasa-Vubu, LD Kabila. Car ne pas le faire ce serait le début d’un grand échec pour le gouvernement Ilunkamba

Chronique signée par Gilbert.S. MULUMBA TSHIBUABUA