Haut-Katanga : 6 détenus s’évadent de la prison de Mitwaba

Haut-Katanga : 6 détenus s’évadent de la prison de Mitwaba

C’est dans la nuit du 25 mai dernier que six prévenus qui attendaient leur transfert vers Kipushi siège du Tribunal de Grande Instance ont pris la poudre d’escampette de la prison de Mitwaba où ils étaient détenus il y a une année.

Parmi ces évadés, l’on note deux présumés violeurs qui ont profité de l’état d’ébriété des policiers commis à la surveillance de ce centre pénitentiaire.

L’ONG Afia mama qui accompagne les victimes des viols et de toute forme de violences faites à la femme dans ce territoire déplore la lourdeur administrative et judiciaire dans le traitement des dossiers qui devaient requérir célérité au regard de la loi et procédures y afférentes.

Cette organisation engagée dans la promotion des droits de l’homme spécifiquement ceux de la femme s’indigne également de l’absence des juges affectés au tribunal de paix de Mitwaba depuis 2013, une absence qui favorise les arrangements à l’amiable entre les parties et pousse le substitut du procureur à prolonger la détention préventive de certaines personnes interpellées en violation de leurs droits faute des membres de la composition pour fixer l’affaire et l’examiner dans le délai légal.

L’ONG Afia mama plaide au près du conseil supérieur de la magistrature et au Ministre de la justice de suivre de près ce cas qui est constaté dans plusieurs territoires de la RDC, malgré la réforme de la loi portant organisation des juridictions de l’ordre juridictionnel qui devait favoriser l’équité et célérité grâce à la présence de plusieurs juges membres de la composition au sein d’une juridiction.

Malheureusement à Mitwaba, tout comme dans plusieurs territoires de l’ex Katanga, aucun juge n’a jamais atteint le lieu d’affectation ni le greffe organisé.

Il est à noter que Mitwaba dépend judiciairement de Kipushi, siège du Tribunal de Grande Instance situé à plus 500 kilomètres du lieu de la commission des faits infractionnels dont les peines varient entre 3 et 5 ans ou plus.

Le manque de frais de fonctionnement au parquet secondaire de Mitwaba est aussi le facteur favorisant de cette lourdeur judiciaire et administrative.

Signalons qu’une enquête a été ouverte mais la plupart des victimes des viols et violences sexuelles à Mitwaba restent à la merci de la société congolaise en attendant la fixation de leurs dossiers devant les instances judiciaires pour être réhabilitée dans leurs droits.

Daniel Kambowa Bukasa/L’INTERVIEW.CD