Beni : Les Bapakombe, une communauté autochtone mais menacée d’extermination

Beni : Les Bapakombe, une communauté autochtone mais menacée d’extermination

À l’occasion de la journée mondiale des populations autochtones ce mardi 9 août 2022, la rédaction de L’INTERVIEW.CD s’est intéressée à la tribu Bapakombe, une communauté reconnue comme communauté autochtone de la ville de Beni.

Avant 1933 sous le règne de l’administrateur Lawers pendant l’époque coloniale, les Bapakombe existaient déjà en région de Beni ( Beni ville et territoire).

Dans son ensemble, cette région est composée de six grandes communautés autochtones à savoir, la communauté des Bapakombe, Nande, Bambuba, Batalinga, Babila et Bambuti.

La ville de Beni c’est la terre de la communauté de Bapakombe. Ce grand village a été cédé sans une aucune indemnisation comme ville de Beni, a indiqué Mwami Atsu Taibo Alphonse Bin Kitobi, chef du village Bapakombe-Bakondo.

Les Bapakombe sont subdivisés en clans, à savoir : Bapakombe-Bakondo, Bapakombe-Banzinzi, Bapakombe-Bahomi, Bakombe-Bamalese, Bapakombe-Banhehu et d’autres sous clans…

Les dénominations des entités de la ville de Beni telles que Boikene, Malepe, Kasabinyole, Munyabelu,… tirés de la langue Kipakombe, sont des preuves pour témoigner c’est la communauté autochtone.

Cependant, cette communauté autochtone est actuellement menacée d’extermination sur sa terre.

Les Bapakombe-Bakondo n’ont plus un seul village. L’unique entité qui leur restait, se trouve coincé par la ville qui n’est pas délimitée et le parc national des Virunga qui n’est pas non plus délimité.

Sur le plan administratif, ce village n’est pas non plus reconnu, se lamente le chef du village ( sans village ), Mwami Atsu Taibo Alphonse.

“Nous les Bakombe, nous sommes entrain de subir sur notre terre à Beni, une pression d’extermination sur tous les plans. Et tout ce que nous entreprenons, nous subissons des menaces. C’est pour quoi, à l’occasion de cette journée, nous plaidons aux autorités de bien voir les communautés autochtones afin de ne pas perdre cette richesse culturelle des populations autochtones”, a-t-il fait savoir.

Aujourd’hui, nous sommes dans les processus d’écrire la langue Kipakombe et voir comment enseigner cette langue qui est aussi en voie de disparition en ville de Beni.

Milan Kayenga/ L’INTERVIEW.CD