Beni : Des enfants orphelins du SIDA, une communauté doublement vulnérable mais oubliée par les bienfaiteurs

Beni : Des enfants orphelins du SIDA, une communauté doublement vulnérable mais oubliée par les bienfaiteurs

Plusieurs dizaines d’enfants orphelins du VIH/SIDA vivent dans des conditions difficiles à Beni.

Ils éprouvent des problèmes d’accès aux soins de santé, à l’éducation et même la prise en charge nutritionnelle.

Le Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS) et d’autres structures qui les encadrent, plaident en faveur de ces innocents en situation de double vulnérabilité.

C’était à l’occasion de la journée mondiale des orphelins du SIDA célébrée le 7 mai, mais décalée pour ce samedi, que le PNLS a organisé une rencontre de plaidoyers dans la salle de la mairie de Beni.

Docteur Nicaise Mathe, médecin coordonnateur du PNLS à Beni et Lubero démontre que le nombre des orphelins du SIDA augmente chaque trimestre dans son entité opérationnelle.

” Selon les derniers rapports, chaque trimestre, nous enregistrons à peu près 120 personnes qui meurent du VIH. C’est-à-dire que ces 120 ont laissé derrière eux, des orphelins. Parmi les lamentations, il y a eu un problème d’accès aux soins de santé, éducation et la prise en charge nutritionnelle. C’est pour cela que nous avons organisé cette activité afin de sensibiliser et plaider en faveur de ces enfants orphelins du SIDA. Nous avons répertorié plus de 80 orphelins”, explique docteur Nicaise Mathe.

Cette souffrance des orphelins du SIDA a été aussi confirmée par Kavugho Esther, femme éducatrice qui encadre ces enfants dans les quatre communes de la ville de Beni.

” Lorsque je visite les familles d’accueil, ce sont généralement les grands-parents qui les hébergent. Ils sont généralement du troisième âge, eux-mêmes nécessitent une assistance. C’est pour cela qu’ils me demandent toujours de l’assistance, alors que moi, je n’ai également rien…”, dit-elle.

L’autre témoignage, c’est celui de cette autre femme qui garde, depuis plus de huit ans, deux enfants orphelins du VIH/SIDA.

” La mère de cette fille était partie alors que l’enfant avait une année et demie. L’enfant tombait souvent malade et j’ai perdu beaucoup d’argent. C’est après beaucoup de jours que j’ai su que l’enfant était atteinte du VIH. Mais dernièrement cette enfant est tombée malade, on m’a demandé 120 dollars au CME Nyakunde, jusqu’aujourd’hui, je dois encore 20 dollars. Que les autorités nous aident pour garder de ces enfants…”, a expliqué cette femme du troisième âge en montrant une fille d’environ huit ans.

Présent à la rencontre, monsieur Madirisha Vuyingo, représentant l’autorité urbaine, a promis de transmettre ces plaidoyers aux instances compétentes.

Pour rappel, la journée mondiale des orphelins du VIH/SIDA est organisée le 7 mai de chaque année et vise à sensibiliser le public et les gouvernements à la détresse des orphelins du SIDA.

Milan Kayenga/ L’INTERVIEW.CD