Appel urgent de l’UNICEF face à la montée de la violence sexuelle à l’Est de la RDC

Appel urgent de l’UNICEF face à la montée de la violence sexuelle à l’Est de la RDC

Face à une augmentation alarmante de la violence sexuelle contre les femmes et les filles dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), l’UNICEF appelle à une action urgente pour riposter. Au Nord-Kivu, les cas de violences basées sur le genre (VBG) ont connu une hausse de 37% au premier trimestre 2023 par rapport à l’année précédente, comme le signalent les organismes humanitaires.

Le 18 mai 2023, l’UNICEF a sollicité une augmentation substantielle des interventions et des financements pour faire face à l’escalade des violences sexuelles signalées contre les enfants et les femmes dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.

Selon le groupe de coordination de la VBG dans la province, le nombre de cas de VBG contre les filles et les femmes a augmenté de 37% au cours des trois premiers mois de 2023, par rapport à la même période l’année dernière. Rien qu’en 2022, plus de 38 000 cas de VBG ont été signalés dans la seule province du Nord-Kivu. Dans la plupart des cas, les survivantes déclarent avoir été agressées par des hommes armés et déplacés dans et autour des camps.

Grant Leaity, représentant de l’UNICEF en RDC, s’est exprimé sur le sujet : “Les enfants et les femmes vulnérables, cherchant refuge dans les camps, se trouvent confrontés à davantage d’abus et de douleur. L’augmentation de la violence sexuelle contre les enfants est horrifiante, avec des rapports faisant état de l’exploitation sexuelle d’enfants aussi jeunes que 3 ans. Ce signal d’alarme devrait nous choquer, nous révolter et nous pousser tous à l’action.”

Depuis mars 2022, plus de 1,16 million de personnes ont été déplacées à cause des affrontements entre les parties en conflit au Nord-Kivu. Près de 60% de ces personnes déplacées vivent dans des sites surpeuplés et des abris collectifs aux abords de Goma, la capitale provinciale, où les risques de violence sexuelle sont extrêmement élevés. L’UNICEF est également consciente des niveaux très élevés d’exploitation sexuelle des enfants dans plus de 1 000 sites dans et autour des camps de déplacés.

L’impact sur la santé physique et mentale des filles et des femmes est incommensurable et persiste sur le long terme. Selon le groupe de coordination de la VBG, environ 1 survivante de violence sexuelle sur 4 a besoin d’un soutien médical et psychologique spécialisé.

L’UNICEF a intensifié ses activités pour prévenir et répondre à la situation. L’organisation fournit des services médicaux et psychosociaux essentiels aux filles et aux femmes affectées dans les quatre plus grands camps de déplacés près de Goma. En collaboration avec la Division Provinciale des Affaires Sociales et en partenariat avec Heal Africa, l’UNICEF a également mis en place des espaces sécurisés pour les filles et les femmes au sein des camps de déplacés.

Rédaction L’INTERVIEW.CD